[BG] Chroniques (Lou)
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[BG] Chroniques (Lou)
Préambule :
Ces textes sont destinés à comprendre un personnage. Il ne sont en aucun cas utilisable de près ou de loin en rp, à moins que l'histoire ne vous fut contée en jeu par quelqu'un qui la connait.
Je ne prendrai aucunement en compte toute référence à ces textes qui ne sont pas justifiée par un moyen où un autre.
Certains vous seront à jamais camouflé en rp, d'autres peuvent être découvert en jeu.
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Ces textes sont destinés à comprendre un personnage. Il ne sont en aucun cas utilisable de près ou de loin en rp, à moins que l'histoire ne vous fut contée en jeu par quelqu'un qui la connait.
Je ne prendrai aucunement en compte toute référence à ces textes qui ne sont pas justifiée par un moyen où un autre.
Certains vous seront à jamais camouflé en rp, d'autres peuvent être découvert en jeu.
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COURT ! Llyah, COURT !
Llyah courut aussi que ses jambes le lui permettaient, le souffle rapide, le sang battant à ses tempes, au même rythme des pas de sa sœur, sans se retourner.
Les gardes s'approchaient dangereusement... et le bord de la falaise aussi.
Lou hurla. SAUUUUUTE !
Il ne fallait pas le dire deux fois.
Les mains des deux gamines se rejoignirent, d'un même mouvement, sans qu'il y eut besoin d'une pensée ou d'un regard, et encore moins d'un mot, juste avant de bondir... et de se retrouver un bref instant dans les airs avant de tomber.
Llyah ne voyait que l'écume naissante de la mer frappant le rocher en bas. Pas un seul instant, elle n'avait été inquiète, ou avait eut peur de se fracasser sur la pierre en bas. Aucune hésitation. Une obéissance et une foi absolue tout simplement en Lou.
Sa sœur lui avait dit de sauter... elle sautait.
Très vite, elles sentirent l'eau glacée les envelopper puis bloquer leurs poumons, avant de retourner quelques secondes à l'air libre, puis de replonger, engloutie par le ressac. Elles s'enfoncèrent plus loin dans l'eau, cherchant un courant plus calme et s'éloignèrent ensemble, remontant à intervalles réguliers pour prendre une goulée d'air.
On ne vivait pas au bord de l'océan sans apprendre à nager comme un poisson, et ce n'était pas pour autant qu'on était sauvé.
Au bout d'un moment qui parut interminable, à bout de forces, elle s'échouèrent sur le rivage sur le sable humide. Llyah ferma les yeux pour reprendre son souffle.
-c'tait pas loin c'te fois.
-ouai.. t'les as ?
Llyah sorti de sa poche un petit sac de toile contenant quelques pièces d'or et deux trois pierres précieuses.
Lou sourit.
- On va pouvoir passer l'hiver tranquilles.
Llyah répondit au sourire de sa sœur, heureuse de sa satisfaction, puis posa la tête sur le sable pour s'endormir quelques heures.
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Llyah- Espionne
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Age : 41
Re: [BG] Chroniques (Lou)
L'air était lourd dans la cabane, l'odeur de sueur et de maladie régnait. Llyah changeait régulièrement l'étoffe humide sur le front de sa sœur, essayant d'apporter un peu de fraîcheur à son front brulant et moite.
La maladie l'avait frappée il y a peu, comme elle avait touché tant d'habitants du coin, les tuant comme des mouches. Llyah ne savait plus quoi faire. A peine quelques jours, et Lou avait perdu beaucoup de poids, la laissant maigre à faire peur, les joues creusées et pâle, presque transparente. Elle tremblait, délirant parfois, appelant sa mère, ou entendant la cloche qui annonçait le retour d'un navire au port qui était pourtant a des lieues et des lieues de là. Sa respiration s'affaiblissait de plus en plus...
Llyah avait essayé tout ce qu'elle pouvait : quelques plantes qu'elle connaissait et dont on faisait usage fréquemment pour calmer les fièvres dans les campagnes, des bains froids, des bouillons, soupes... elle avait puisé dans leurs dernières pièces d'argent pour trouver de la viande pour la rendre plus forte... mais tout s'était enchainé si vite....
A peine quelques jours et la mort frappait déjà à la porte.
-Ne me laisse pas, Lou... s'il te plaît... ne me laisse pas... Laissez la moi...
Il lui semblait qu'on n'entendait pas sa prière, qu'on l'ignorait...
Lou gémit autant de douleur que des cauchemars qu'elle induisait, avant de se réveiller, les lèvres craquelées. Llyah voulut lui donner un peu d'eau, mais elle refusa de la tête.
-J'ai peur, Llyah..
-Je suis là.
Leurs mains se joignirent, tandis que la respiration de Lou se fit plus sifflante avant de se réduire considérablement.
-Je serai toujours là pour toi Lou... toujours... toujours.
La petite malade, perdue dans le lit improvisé eut un dernier soupir et un sourire apaisé, sur lequel vint s'écraser une larme, puis une autre.. puis une autre... des heures durant.
Llyah finit par s'endormir, le corps étendu contre celui de sa soeur, le visage enfui contre son épaule, épuisée, l'âme aussi vide que le le fond d'une bouteille de rhum entre les mains d'un pirate.
----------------------------
-Il y a quelqu'un dans cette cabane lieutenant ?
Le jeune homme jeta un coup d'oeil à l'intérieur, et grimaça à l'odeur qu'il y régnait.
- ça pu la charogne, capitaine ! Y'a deux corps aussi...
- Deux rousses ?
- Oui capitaine, ça doit être ça. deux gamines ?
Le capitaine hocha la tête.
- Mortes ?
Le Lieutenant mis un pied dans la cabane, et piqua légèrement le premier corps de sa lame, avant de ressortir.
- Mortes.
Il fit signe aux soldats qui enflammèrent la cabane avant de s'éloigner.
- Deux de plus à coller au rapport. Enfin, pour celles là, ça fera de la paperasse en moins, pas mal de rapports à classer.
- Triste quand même.
- Capitaine, m'faudrait une perm...
Les voix s'éloignérent tandis qu'une gamine sortait en toussant de la cabane brulant, reprenant avec peine sa respiration, les yeux hagards. Elle regarda une dernière fois la hutte disparaitre sous les flammes, des flammes aussi
vives que les cheveux de Lou... et laissa ses pas l'entrainer...
La maladie l'avait frappée il y a peu, comme elle avait touché tant d'habitants du coin, les tuant comme des mouches. Llyah ne savait plus quoi faire. A peine quelques jours, et Lou avait perdu beaucoup de poids, la laissant maigre à faire peur, les joues creusées et pâle, presque transparente. Elle tremblait, délirant parfois, appelant sa mère, ou entendant la cloche qui annonçait le retour d'un navire au port qui était pourtant a des lieues et des lieues de là. Sa respiration s'affaiblissait de plus en plus...
Llyah avait essayé tout ce qu'elle pouvait : quelques plantes qu'elle connaissait et dont on faisait usage fréquemment pour calmer les fièvres dans les campagnes, des bains froids, des bouillons, soupes... elle avait puisé dans leurs dernières pièces d'argent pour trouver de la viande pour la rendre plus forte... mais tout s'était enchainé si vite....
A peine quelques jours et la mort frappait déjà à la porte.
-Ne me laisse pas, Lou... s'il te plaît... ne me laisse pas... Laissez la moi...
Il lui semblait qu'on n'entendait pas sa prière, qu'on l'ignorait...
Lou gémit autant de douleur que des cauchemars qu'elle induisait, avant de se réveiller, les lèvres craquelées. Llyah voulut lui donner un peu d'eau, mais elle refusa de la tête.
-J'ai peur, Llyah..
-Je suis là.
Leurs mains se joignirent, tandis que la respiration de Lou se fit plus sifflante avant de se réduire considérablement.
-Je serai toujours là pour toi Lou... toujours... toujours.
La petite malade, perdue dans le lit improvisé eut un dernier soupir et un sourire apaisé, sur lequel vint s'écraser une larme, puis une autre.. puis une autre... des heures durant.
Llyah finit par s'endormir, le corps étendu contre celui de sa soeur, le visage enfui contre son épaule, épuisée, l'âme aussi vide que le le fond d'une bouteille de rhum entre les mains d'un pirate.
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-Il y a quelqu'un dans cette cabane lieutenant ?
Le jeune homme jeta un coup d'oeil à l'intérieur, et grimaça à l'odeur qu'il y régnait.
- ça pu la charogne, capitaine ! Y'a deux corps aussi...
- Deux rousses ?
- Oui capitaine, ça doit être ça. deux gamines ?
Le capitaine hocha la tête.
- Mortes ?
Le Lieutenant mis un pied dans la cabane, et piqua légèrement le premier corps de sa lame, avant de ressortir.
- Mortes.
Il fit signe aux soldats qui enflammèrent la cabane avant de s'éloigner.
- Deux de plus à coller au rapport. Enfin, pour celles là, ça fera de la paperasse en moins, pas mal de rapports à classer.
- Triste quand même.
- Capitaine, m'faudrait une perm...
Les voix s'éloignérent tandis qu'une gamine sortait en toussant de la cabane brulant, reprenant avec peine sa respiration, les yeux hagards. Elle regarda une dernière fois la hutte disparaitre sous les flammes, des flammes aussi
vives que les cheveux de Lou... et laissa ses pas l'entrainer...
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Llyah- Espionne
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Re: [BG] Chroniques (Lou)
Je ne sais pas écrire, je n’ai pas les mots pour exprimer tout ce que j’ai à dire… mes souvenirs restent flous… Il me reste des images, des impressions, et surtout, surtout, les yeux qui me regardent avec amour.
Il y avait bien sûr mon père et ma mère, je sais que je les aimais, fort. Très fort. Mais mon début et ma fin, commençaient et finissaient avec ma jumelle. Deux gouttes d’une même eau, comme disait ma mère.
Il n’y a jamais eu besoin d’un seul mot entre nous pour nous comprendre, une pensée commencée d’un côté, c’était une pensée finie par l’autre. Je ne sais même pas si nos regards complices pouvaient transmettre quelque chose que nous ne sachions pas déjà… non, c’était juste le moyen de souligner une évidence.
Qui ne peut rêver d’une âme sœur, qui jamais ne juge et toujours vous comprends ? Et bien moi, je suis née avec elle... pour elle… et elle pour moi.
Sa douleur était ma douleur, je sentais sa chair ou son âme meurtrie, tout comme elle sentait mes blessures ; ses joies et ses peines étaient les miennes.
Fusionnelles.
Oui parfaitement fusionnelles.
Je sais que mes parents, et ma mère surtout, se sont battus contre notre univers créé à deux et pour deux. Je n’ai appris à parler que tardivement, et je ne comprenais pas la nécessité d’exprimer tout haut mes pensées, persuadée que le monde réagissait tout comme ma sœur et moi. Et les mois furent très nombreux, avant que j’accepte la conclusion évidente : il fallait parler pour qu’ils m’entendent et me comprennent.
(Quand je dis –je-, je devrai dire –nous- mais nous n’avons jamais formé qu’une seule et même entité… le –je- c’est elle, c’est moi. C’est pareil.)
Comprendre cela ne fut que la première étape. Une fois appréhendée la nécessitée du langage, il fallu presque autant de temps pour remarquer qu’il fallait posséder aussi le code commun à la majeure partie des humains, et non pas celui qui nous habitait ma sœur et moi, et que nous seules comprenions, encore que ma mère avait fini par déchiffrer notre langue comme on le fait en vivant en terre étrangère.
Le reste du monde nous semblait sauvage, et nous regardions tout le monde avec méfiance. C’est mon père qui nous a apprivoisées à la vie en communauté.
Grand et baraqué, les cheveux aussi roux que les nôtres, la barbe courte, et les yeux gris-bleu s’accordant avec le ciel, le sourire facile, les yeux pétillants, mon père était mon père tout simplement. Ses trois femmes, comme il le disait volontiers, étaient toute sa vie.
Il nous a emmené sur son navire, rentré au port depuis quelques jours, avant qu’il ne reparte sitôt l’hiver fini. Les quelques autres membres de l’équipage nous ont regardé d’un drôle d’œil, deux fillettes de 4 ans, parfaitement identiques, rousses, les cheveux coupés à peine un peu plus bas que l’oreille, que leur ondulation d’enfant faisait gonfler autour de nos têtes, les yeux mutins d’un noisette lumineux, et les tâches de rousseur faisant ressortir nos teint pales.
Quelques minutes à peine, un regard échangé, et nous avions déjà disparu, jouant et découvrant à travers les cales, les ponts, et les gréements.
Amric connaissait ses filles, et pas un instant il eut songé aux risques de laisser deux mômes vadrouiller dans un navire marchand de cette taille. Elles étaient filles de marins tout simplement.
Il y avait bien sûr mon père et ma mère, je sais que je les aimais, fort. Très fort. Mais mon début et ma fin, commençaient et finissaient avec ma jumelle. Deux gouttes d’une même eau, comme disait ma mère.
Il n’y a jamais eu besoin d’un seul mot entre nous pour nous comprendre, une pensée commencée d’un côté, c’était une pensée finie par l’autre. Je ne sais même pas si nos regards complices pouvaient transmettre quelque chose que nous ne sachions pas déjà… non, c’était juste le moyen de souligner une évidence.
Qui ne peut rêver d’une âme sœur, qui jamais ne juge et toujours vous comprends ? Et bien moi, je suis née avec elle... pour elle… et elle pour moi.
Sa douleur était ma douleur, je sentais sa chair ou son âme meurtrie, tout comme elle sentait mes blessures ; ses joies et ses peines étaient les miennes.
Fusionnelles.
Oui parfaitement fusionnelles.
Je sais que mes parents, et ma mère surtout, se sont battus contre notre univers créé à deux et pour deux. Je n’ai appris à parler que tardivement, et je ne comprenais pas la nécessité d’exprimer tout haut mes pensées, persuadée que le monde réagissait tout comme ma sœur et moi. Et les mois furent très nombreux, avant que j’accepte la conclusion évidente : il fallait parler pour qu’ils m’entendent et me comprennent.
(Quand je dis –je-, je devrai dire –nous- mais nous n’avons jamais formé qu’une seule et même entité… le –je- c’est elle, c’est moi. C’est pareil.)
Comprendre cela ne fut que la première étape. Une fois appréhendée la nécessitée du langage, il fallu presque autant de temps pour remarquer qu’il fallait posséder aussi le code commun à la majeure partie des humains, et non pas celui qui nous habitait ma sœur et moi, et que nous seules comprenions, encore que ma mère avait fini par déchiffrer notre langue comme on le fait en vivant en terre étrangère.
Le reste du monde nous semblait sauvage, et nous regardions tout le monde avec méfiance. C’est mon père qui nous a apprivoisées à la vie en communauté.
Grand et baraqué, les cheveux aussi roux que les nôtres, la barbe courte, et les yeux gris-bleu s’accordant avec le ciel, le sourire facile, les yeux pétillants, mon père était mon père tout simplement. Ses trois femmes, comme il le disait volontiers, étaient toute sa vie.
Il nous a emmené sur son navire, rentré au port depuis quelques jours, avant qu’il ne reparte sitôt l’hiver fini. Les quelques autres membres de l’équipage nous ont regardé d’un drôle d’œil, deux fillettes de 4 ans, parfaitement identiques, rousses, les cheveux coupés à peine un peu plus bas que l’oreille, que leur ondulation d’enfant faisait gonfler autour de nos têtes, les yeux mutins d’un noisette lumineux, et les tâches de rousseur faisant ressortir nos teint pales.
Quelques minutes à peine, un regard échangé, et nous avions déjà disparu, jouant et découvrant à travers les cales, les ponts, et les gréements.
Amric connaissait ses filles, et pas un instant il eut songé aux risques de laisser deux mômes vadrouiller dans un navire marchand de cette taille. Elles étaient filles de marins tout simplement.
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Llyah- Espionne
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Re: [BG] Chroniques (Lou)
Mémoire d’un fantôme. (Poltergeist aussi à ses heures perdues !)
La Mort n’effraie pas ceux qui y aspirent.
Je l’ai vu se détruire, lentement inexorablement. Je l’ai vu souffrir, se murer dans un silence froid où seul compte la survie.
Pourquoi survivre alors ? Parce que parfois, la Vie s’accroche à vous plus que la Mort ne souhaite votre âme.
Je l’ai vu arriver devant une demi-portion de bas étage, lançant comme à son habitude deux trois phrases cherchant une accroche, un fil à tirer. Il lui a offert très vite ce qu’elle cherchait : l’oubli.
L’alcool, c’est cher, ça ne suffit plus, et ça laisse des gueules de bois qui vous font regretter d’être vivant, mais qui ne camoufle pas la douleur lancinante d’une âme arrachée en deux.
La poudre à rêver en revanche…
C’était, ce soir là, tentant. Trop. Et le défi de rouler un dealer… oui le défi était presque plus attirant que la substance même. Une pierre, deux coups, comme on dit.
Intéressé rapidement par sa jeune cliente paumée, il n’a pas attendu longtemps pour l’entraîner dans un coin sombre, parler boutique. Oh oui, au début elle menait, oui elle connaissait la poudre, oui elle en voulait, non elle voulait tester avant voir s’il ne l’arnaquait pas…
Juste goûter… et profiter d’un éclat de rêve, avant l’espérait-elle naïvement se débiner.
Mais le vieux loup, un nerveux, colérique, mauvais au possible ne s’est pas laissé avoir. Pas d’or… il y a d’autres moyens de payer.
Elle n’a pas eu peur, juste un instinct de survit qui reprends le dessus, cherchant à nouveau l’accroche pour tirer et pouvoir se sauver. Des paroles, des promesses, l’appât d’un gain plus intéressant qu’elle… mais rien. La colère agressive de l’insecte montait… et exigeait.
Il y a une histoire où une bonne sœur se fait poursuivre par un type… et où elle se sauve en relevant ses jupes tendit qu’il baisse son pantalon … et oui jupe relevée on court plus vite qu’avec un pantalon aux genoux.
Et bien là, la ruse prit aussi… pas de jupe mais un pantalon déchiré… contre un pantalon baissé. Elle put se sauver, mais il réussit a réagir assez vite pour lui courir après, six-coups en main.
Les hurlements du gnome faisaient écho aux balles tirées. Et alors qu’en dernière chance elle se faufilait dans le tram où aucune rame n’était présente, courrant dans le tunnel en espérant rejoindre Hurlevent, un plomb vient se loger dans sa jambe, la faisant tomber. Il la rejoignit vite et là, déformé par la fureur il plaqua sa dague contre sa gorge, faisant couler un filin carmin, avant de la descendre sur son ventre dans le but de…
J’ai entendu ses pensées, froides, indifférentes. La Mort n’effraie pas ceux qui y aspirent et le refus de n’être qu’un tas de chair pour un temps de plaisir d’une crevure est bien plus fort qu’Elle.
Elle appuya sur la main de cette enflure et la lame se faufila… Douce Dame, elle est à toi.
Je ne sais pas si elle eut mal… le sang perdu rapidement de deux hémorragies lui apporta si vite l’oubli miséricordieux du monde… Mais je sais que ça ne l’arrêta pas.
J’ai vu une naine rousse, et une humaine alertées par le bruit arriver sur place… Elle leur doit sa vie. Ils l’ont amené à l’hôpital d’Hurlevent…bercée déjà dans les bras de la Faucheuse.
Ils se sont acharnés à lui rendre le souffle de la vie dont elle ne voyait pas l’utilité. Et puis, un elfe, à pris le relais de la Mort, la berçant à son tour, réchauffant et apaisant son âme à vif. Comme une enfant, ce qu’elle était je suppose, il l’a reconstruite, lui donnant un sens à tout ce gâchis, lui offrant le refuge dont elle avait besoin mais aussi… je dois le reconnaître, les bras aimant d’une famille.
Maintenant, mon âme, ma sœur, tu peux grandir et t’envoler à ton désir… tandis que je te suivrai pas à pas marchant dans ton ombre, à tes côtés.
La Mort n’effraie pas ceux qui y aspirent.
Je l’ai vu se détruire, lentement inexorablement. Je l’ai vu souffrir, se murer dans un silence froid où seul compte la survie.
Pourquoi survivre alors ? Parce que parfois, la Vie s’accroche à vous plus que la Mort ne souhaite votre âme.
Je l’ai vu arriver devant une demi-portion de bas étage, lançant comme à son habitude deux trois phrases cherchant une accroche, un fil à tirer. Il lui a offert très vite ce qu’elle cherchait : l’oubli.
L’alcool, c’est cher, ça ne suffit plus, et ça laisse des gueules de bois qui vous font regretter d’être vivant, mais qui ne camoufle pas la douleur lancinante d’une âme arrachée en deux.
La poudre à rêver en revanche…
C’était, ce soir là, tentant. Trop. Et le défi de rouler un dealer… oui le défi était presque plus attirant que la substance même. Une pierre, deux coups, comme on dit.
Intéressé rapidement par sa jeune cliente paumée, il n’a pas attendu longtemps pour l’entraîner dans un coin sombre, parler boutique. Oh oui, au début elle menait, oui elle connaissait la poudre, oui elle en voulait, non elle voulait tester avant voir s’il ne l’arnaquait pas…
Juste goûter… et profiter d’un éclat de rêve, avant l’espérait-elle naïvement se débiner.
Mais le vieux loup, un nerveux, colérique, mauvais au possible ne s’est pas laissé avoir. Pas d’or… il y a d’autres moyens de payer.
Elle n’a pas eu peur, juste un instinct de survit qui reprends le dessus, cherchant à nouveau l’accroche pour tirer et pouvoir se sauver. Des paroles, des promesses, l’appât d’un gain plus intéressant qu’elle… mais rien. La colère agressive de l’insecte montait… et exigeait.
Il y a une histoire où une bonne sœur se fait poursuivre par un type… et où elle se sauve en relevant ses jupes tendit qu’il baisse son pantalon … et oui jupe relevée on court plus vite qu’avec un pantalon aux genoux.
Et bien là, la ruse prit aussi… pas de jupe mais un pantalon déchiré… contre un pantalon baissé. Elle put se sauver, mais il réussit a réagir assez vite pour lui courir après, six-coups en main.
Les hurlements du gnome faisaient écho aux balles tirées. Et alors qu’en dernière chance elle se faufilait dans le tram où aucune rame n’était présente, courrant dans le tunnel en espérant rejoindre Hurlevent, un plomb vient se loger dans sa jambe, la faisant tomber. Il la rejoignit vite et là, déformé par la fureur il plaqua sa dague contre sa gorge, faisant couler un filin carmin, avant de la descendre sur son ventre dans le but de…
J’ai entendu ses pensées, froides, indifférentes. La Mort n’effraie pas ceux qui y aspirent et le refus de n’être qu’un tas de chair pour un temps de plaisir d’une crevure est bien plus fort qu’Elle.
Elle appuya sur la main de cette enflure et la lame se faufila… Douce Dame, elle est à toi.
Je ne sais pas si elle eut mal… le sang perdu rapidement de deux hémorragies lui apporta si vite l’oubli miséricordieux du monde… Mais je sais que ça ne l’arrêta pas.
J’ai vu une naine rousse, et une humaine alertées par le bruit arriver sur place… Elle leur doit sa vie. Ils l’ont amené à l’hôpital d’Hurlevent…bercée déjà dans les bras de la Faucheuse.
Ils se sont acharnés à lui rendre le souffle de la vie dont elle ne voyait pas l’utilité. Et puis, un elfe, à pris le relais de la Mort, la berçant à son tour, réchauffant et apaisant son âme à vif. Comme une enfant, ce qu’elle était je suppose, il l’a reconstruite, lui donnant un sens à tout ce gâchis, lui offrant le refuge dont elle avait besoin mais aussi… je dois le reconnaître, les bras aimant d’une famille.
Maintenant, mon âme, ma sœur, tu peux grandir et t’envoler à ton désir… tandis que je te suivrai pas à pas marchant dans ton ombre, à tes côtés.
Dernière édition par Llyah le Ven 13 Aoû - 17:56, édité 2 fois
Llyah- Espionne
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Re: [BG] Chroniques (Lou)
Noms ?
J’sais pas
M’en souviens pas
Les réponses avaient fusé au même moment, et le capitaine sourit.
Bien
Il écrivit soigneusement Lou et Llyah Estevent.
Vous savez, jeunes filles, des jumelles rousses ça ne cours pas a tous les coins de rues.
S’il avait voulu leur faire avoir une réaction, c’était raté. Elles le regardaient toutes deux avec un air indifférent.
Délit ?
Les deux d’une même voix : Des quoi ?
Crimes ?
On a tué personne !
Le brave homme les regarda tour à tour… savaient-elles seulement que ce qu’elles avaient fait été mal ?
-Vous avez détroussé cette pauvre femme.
Les jumelles se regardèrent, puis Lou tourna la tête vers l’officier.
Fait quoi ?
A qui ça ? finit Llyah.
Bien dans ce cas, jeunes filles, vous avez un alibi.
Encore une fois, les 2 paires d’yeux le scrutèrent, méfiantes.
Un quoi ? d’une même voix.
Une excuse, mes demoiselles. Quelqu’un qui peut témoigner qu’à cet heure environ vous étiez ailleurs que là où c’est produit l’incident.
Aaaah ! … quand ça ?!
Le capitaine soupira.
6eme coup, hier soir ?
Facile ! j’tais à la messe. Y’a tout l’monde qui peut l’dire d’la bas.
Il haussa un sourcil surpris. A la messe ? Ce serait-il trompé.. ?
Et toi ?
Ben moi j’faisais faire signer un papier à m’ssire l’écrivain. J’me souviens c’tait pile l’temps qu’j’y aille avant l’repas d’soir.
Je vais vérifier. Restez là.
Il ne dut pas allez bien loin, l’écrivain trônant sur la place comme à son habitude.
Il revint quelques instants plus tard.
En effet, jeunes filles, il confirme. Vous êtes libres.
Les deux rouquines ne se le firent pas dire deux fois, et disparurent vite sous le regard méfiant de l’officier de garde. Il ferma la porte et se retourna vers son bureau, avançant de deux pas quand soudain… il s’arrêta.
La victime….se pourrait-il que… Ca serait bien le diable que sa montre gousset ait déraillé….
J’sais pas
M’en souviens pas
Les réponses avaient fusé au même moment, et le capitaine sourit.
Bien
Il écrivit soigneusement Lou et Llyah Estevent.
Vous savez, jeunes filles, des jumelles rousses ça ne cours pas a tous les coins de rues.
S’il avait voulu leur faire avoir une réaction, c’était raté. Elles le regardaient toutes deux avec un air indifférent.
Délit ?
Les deux d’une même voix : Des quoi ?
Crimes ?
On a tué personne !
Le brave homme les regarda tour à tour… savaient-elles seulement que ce qu’elles avaient fait été mal ?
-Vous avez détroussé cette pauvre femme.
Les jumelles se regardèrent, puis Lou tourna la tête vers l’officier.
Fait quoi ?
A qui ça ? finit Llyah.
Bien dans ce cas, jeunes filles, vous avez un alibi.
Encore une fois, les 2 paires d’yeux le scrutèrent, méfiantes.
Un quoi ? d’une même voix.
Une excuse, mes demoiselles. Quelqu’un qui peut témoigner qu’à cet heure environ vous étiez ailleurs que là où c’est produit l’incident.
Aaaah ! … quand ça ?!
Le capitaine soupira.
6eme coup, hier soir ?
Facile ! j’tais à la messe. Y’a tout l’monde qui peut l’dire d’la bas.
Il haussa un sourcil surpris. A la messe ? Ce serait-il trompé.. ?
Et toi ?
Ben moi j’faisais faire signer un papier à m’ssire l’écrivain. J’me souviens c’tait pile l’temps qu’j’y aille avant l’repas d’soir.
Je vais vérifier. Restez là.
Il ne dut pas allez bien loin, l’écrivain trônant sur la place comme à son habitude.
Il revint quelques instants plus tard.
En effet, jeunes filles, il confirme. Vous êtes libres.
Les deux rouquines ne se le firent pas dire deux fois, et disparurent vite sous le regard méfiant de l’officier de garde. Il ferma la porte et se retourna vers son bureau, avançant de deux pas quand soudain… il s’arrêta.
La victime….se pourrait-il que… Ca serait bien le diable que sa montre gousset ait déraillé….
Llyah- Espionne
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Re: [BG] Chroniques (Lou)
Une femme regardait au loin. La couleur de ses yeux s’accordait avec le gris-bleuté de la mer et du ciel. D’un geste machinale, elle arrangea son chignon, mêlant ses doigts fin dans l’or pâle de ses cheveux. A côté, deux petites filles jouaient en silence, échangeant des sourires qui n’avaient d’innocent que leur âge d’enfant, imaginant déjà la prochaine bêtise qu’elles pouvaient faire.
De lourds nuages sombres annonçaient l’orage à l’horizon, faisant écho au pressentiment qui lui nouait les entrailles.
Il ne reviendrait pas.
Chaque jour durant, les même yeux bleu perlé scrutaient les vagues, au moindre temps de repos.
La mer était grande, belle et noble.
Devant elle, on s’inclinait. On la remerciait pour les bontés qu’elle accordait, on la suppliait d’épargner ses enfants. Mais tôt ou tard, elle se servait. Esclaves, ils l’étaient tous, de ses humeurs, de ses caprices. Et dès le plus jeune âge, on leur enseignait la déférence qu’il fallait avoir devant elle.
Elle lui avait pris son homme. Elle avait exigée son du. Il n’y avait rien de plus à dire.
Peut-être que les marins des autres équipages avaient raison de dire qu’un homme aux cheveux de feu lui était une insulte, Elle, si belle dans sa robe aux milles reflets bleu.
Peut-être était-elle jalouse, qu’Amric regarde sa femme, si belle mais si fragile, plus longtemps qu’il ne la comtemplait elle.
Il ne reviendrait pas.
Un soir, à la faile lueur d’une chandelle, elle prit ses filles sur ses genoux, même si elles commençaient à être un peu grandes pour ça. Amaria leur parla sobrement, comme à des adultes, sans rien leur cacher. Elles devaient comprendre. La Mort fait partie de la Vie, afin que chaque chose en ce monde puisse naître, vivre, grandir et s’accomplir. On pleurait les disparus, non pas pour eux-même, mais pour les vivants qui restaient encore à arpenter ce monde et souffrir, parce que les Morts les abandonnait, et les laissait seuls.
Papa ne reviendra pas. La mer l’a pris.
Devant les yeux noisettes tournés vers elle, curieux, pas très sur d’avoir bien compris, un peu perplexe peut-être, imaginant la grande dame emportant papa dans son royaume marin, la jeune femme, si jeune mais déjà veuve, sourit tristement.
C’est pas grave M’man... nous on va rester s’occuper d’toi.
L’air brave et résolu, les deux fillettes, filèrent au fond de leur lit, remontant leur couverture jusqu’au menton. Sous le tissu lourd, deux mains étaient jointes. Nous... on sera jamais seules.
Amaria embrassa ses enfants sur le front, souffla la chandelle, et s’asseya près de la fenêtre, les yeux tournés vers la mer.
Il ne reviendrait pas.
De lourds nuages sombres annonçaient l’orage à l’horizon, faisant écho au pressentiment qui lui nouait les entrailles.
Il ne reviendrait pas.
Chaque jour durant, les même yeux bleu perlé scrutaient les vagues, au moindre temps de repos.
La mer était grande, belle et noble.
Devant elle, on s’inclinait. On la remerciait pour les bontés qu’elle accordait, on la suppliait d’épargner ses enfants. Mais tôt ou tard, elle se servait. Esclaves, ils l’étaient tous, de ses humeurs, de ses caprices. Et dès le plus jeune âge, on leur enseignait la déférence qu’il fallait avoir devant elle.
Elle lui avait pris son homme. Elle avait exigée son du. Il n’y avait rien de plus à dire.
Peut-être que les marins des autres équipages avaient raison de dire qu’un homme aux cheveux de feu lui était une insulte, Elle, si belle dans sa robe aux milles reflets bleu.
Peut-être était-elle jalouse, qu’Amric regarde sa femme, si belle mais si fragile, plus longtemps qu’il ne la comtemplait elle.
Il ne reviendrait pas.
Un soir, à la faile lueur d’une chandelle, elle prit ses filles sur ses genoux, même si elles commençaient à être un peu grandes pour ça. Amaria leur parla sobrement, comme à des adultes, sans rien leur cacher. Elles devaient comprendre. La Mort fait partie de la Vie, afin que chaque chose en ce monde puisse naître, vivre, grandir et s’accomplir. On pleurait les disparus, non pas pour eux-même, mais pour les vivants qui restaient encore à arpenter ce monde et souffrir, parce que les Morts les abandonnait, et les laissait seuls.
Papa ne reviendra pas. La mer l’a pris.
Devant les yeux noisettes tournés vers elle, curieux, pas très sur d’avoir bien compris, un peu perplexe peut-être, imaginant la grande dame emportant papa dans son royaume marin, la jeune femme, si jeune mais déjà veuve, sourit tristement.
C’est pas grave M’man... nous on va rester s’occuper d’toi.
L’air brave et résolu, les deux fillettes, filèrent au fond de leur lit, remontant leur couverture jusqu’au menton. Sous le tissu lourd, deux mains étaient jointes. Nous... on sera jamais seules.
Amaria embrassa ses enfants sur le front, souffla la chandelle, et s’asseya près de la fenêtre, les yeux tournés vers la mer.
Il ne reviendrait pas.
Llyah- Espionne
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Date d'inscription : 12/07/2010
Age : 41
Re: [BG] Chroniques (Lou)
Les Pauvres Gens
I
"Il est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.
Le logis est plein d'ombre et l'on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheur sont accrochés au mur.
Au fond, dans l'encoignure où quelque humble vaisselle
Aux planches d'un bahut vaguement étincelle,
On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.
Tout près, un matelas s'étend sur de vieux bancs,
Et cinq petits enfants, nid d'âmes, y sommeillent.
La haute cheminée où quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme à genoux prie, et songe, et pâlit.
C'est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d'écume,
Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.
II
L'homme est en mer. Depuis l'enfance matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu'il sorte, il faut qu'il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir
Quand l'eau profonde monte aux marches du musoir.
Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles.
La femme est au logis, cousant les vieilles toiles,
Remmaillant les filets, préparant l'hameçon,
Surveillant l'âtre où bout la soupe de poisson,
Puis priant Dieu sitôt que les cinq enfants dorment.
Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment,
Il s'en va dans l'abîme et s'en va dans la nuit.
Dur labeur ! tout est noir, tout est froid; rien ne luit.
Dans les brisants, parmi les lames en démence,
L'endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense,
Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant,
Où se plaît le poisson aux nageoires d'argent,
Ce n'est qu'un point; c'est grand deux fois comme la chambre.
Or, la nuit, dans l'ondée et la brume, en décembre,
Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant,
Comme il faut calculer la marée et le vent !
Comme il faut combiner sûrement les manœuvres !
Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres;
Le gouffre roule et tord ses plis démesurés,
Et fait râler d'horreur les agrès effarés.
Lui, songe à sa Jeannie au sein des mers glacées,
Et Jeannie en pleurant l'appelle ; et leurs pensées
Se croisent dans la nuit, divins oiseaux du cœur.
III
Elle prie, et la mauve au cri rauque et moqueur
L'importune, et, parmi les écueils en décombres,
L'océan l'épouvante, et toutes sortes d'ombres
Passent dans son esprit : la mer, les matelots
Emportés à travers la colère des flots;
Et dans sa gaine, ainsi que le sang dans l'artère,
La froide horloge bat, jetant dans le mystère,
Goutte à goutte, le temps, saisons, printemps, hivers;
Et chaque battement, dans l'énorme univers,
Ouvre aux âmes, essaims d'autours et de colombes,
D'un côté les berceaux et de l'autre les tombes.
Elle songe, elle rêve. — Et tant de pauvreté !
Ses petits vont pieds nus l'hiver comme l'été.
Pas de pain de froment. On mange du pain d'orge.
— Ô Dieu ! le vent rugit comme un soufflet de forge,
La côte fait le bruit d'une enclume, on croit voir
Les constellations fuir dans l'ouragan noir
Comme les tourbillons d'étincelles de l'âtre.
C'est l'heure où, gai danseur, minuit rit et folâtre
Sous le loup de satin qu'illuminent ses yeux,
Et c'est l'heure où minuit, brigand mystérieux,
Voilé d'ombre et de pluie et le front dans la bise,
Prend un pauvre marin frissonnant, et le brise
Aux rochers monstrueux apparus brusquement.
Horreur ! l'homme, dont l'onde éteint le hurlement,
Sent fondre et s'enfoncer le bâtiment qui plonge;
Il sent s'ouvrir sous lui l'ombre et l'abîme, et songe
Au vieil anneau de fer du quai plein de soleil !
Ces mornes visions troublent son cœur, pareil
À la nuit. Elle tremble et pleure.
IV Ô pauvres femmes
De pêcheurs ! c'est affreux de se dire : — Mes âmes,
Père, amant, frère, fils, tout ce que j'ai de cher,
C'est là, dans ce chaos ! mon cœur, mon sang, ma chair ! —
Ciel ! être en proie aux flots, c'est être en proie aux bêtes.
Oh ! songer que l'eau joue avec toutes ces têtes,
Depuis le mousse enfant jusqu'au mari patron,
Et que le vent hagard, soufflant dans son clairon,
Dénoue au-dessus d'eux sa longue et folle tresse,
Et que peut-être ils sont à cette heure en détresse,
Et qu'on ne sait jamais au juste ce qu'ils font,
Et que, pour tenir tête à cette mer sans fond,
À tous ces gouffres d'ombre où ne luit nulle étoile,
Ils n'ont qu'un bout de planche avec un bout de toile!
Souci lugubre! on court à travers les galets,
Le flot monte, on lui parle, on crie : Oh! rends-nous-les!
Mais, hélas! que veut-on que dise à la pensée
Toujours sombre, la mer toujours bouleversée!
[...]
Victor Hugo
L'histoire était la même pour tous les fils et filles des enfants des flots... 5 enfants ou deux fillettes, la mer amante restait jalouse et emportait dans ses bras bleutés et glacés les hommes, laissant des veuves et des orphelins.
Llyah- Espionne
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