(Anecdote) Au coeur du tourment.
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(Anecdote) Au coeur du tourment.
Le vide ...
L'infini ...
L'illusion prend forme, il se modèle, il se tord, se contracte et se noue. Sous les yeux attentifs de la luciole espionne, un horizon lisse, plat, calme. Tout semble se confondre. Ciel et océan, dans un seul et même plan, se perdant dans le lointain où rien ne parasite le Cyan si bien que l'on pourrait croire qu'il s'agit d'un nouveau néant au couleur azur.
Le bruit d'une goutte qui percute l'eau. Puis deux...
Plic... Plic ... Plic ...
Tout autours, dans le fond de la peinture onirique, des perles translucides dégringolent en cadence, comme si elle glissait le long d'une paroi invisible, comme des larmes rejoignant ses compères. Cet océan ... est-ce chaque larme qu'à pu verser cette Elfe aux allures si froide et si renfermée ?
Et tandis que les gouttes s'écrasent en continue sur l'eau, un rocher émerge au centre de l'infini, portant en son âtre, le corps d'Eryka, assoupie.
Contrairement aux visions que tu as d'elle, ses cheveux sont couleurs de nuit, et s'étendent comme des rivières arpenteuses sur la pierre pour plonger dans l'Océan comme s'ils l'alimentaient en permanence. Sa respiration est calme, son visage, apaisée, et pourtant ses lèvres s'agitent pour prononcer des phrases silencieuses. Il ne s'agit pas d'un murmure, même en s'approchant, rien de pourrait être perçu. Il s'agit de soupirs silencieux.
Plic ... Plic ... Plic ...
Les larmes roulent et se meurent.
Un cri brise le silence et la quiétude. Il ne provient pas de l'Elfe étendue sur son rocher solitaire. Il provient d'un autre plan, d'un autre monde. Pourtant, peu à peu, le cri se rapproche et devient de plus en plus perceptible.
"Maman ... Maman !"
Un bruit de course, rien n'est encore visible, même si le son pourrait bien parvenir de tout à côté, il n'y a rien.
Eryka bouge légèrement, elle se tourne et s'allonge sur le dos.
Comme si l'eau ne représentait qu'une barrière génératrice d'invisible, dès que les cris ont atteint le rocher, un enfant se matérialise dessus. C'est une elfe, très jeune, aux cheveux argents, au teint rosé. Elle pose ses mains sur le ventre d'Eryka et l'appel à nouveau.
"Maman ...?"
Les murmures silencieux cessent. Une longue inspiration. Elle répond.
"Que se passe t-il Laur' ...?"
"Il faut que tu m'aides. Est-ce que tu vas m'aider ?"
"Non."
L'enfant se met à pleurer. Elle se redresse, baisse la tête et renifle tandis qu'un nœud semble se former dans sa gorge. Un gémissement plaintif. Eryka semble l'ignorer, les yeux toujours clos, le visage toujours éteint.
Alors la réalité change. Les bruits de gouttes accélèrent, ils tombent maintenant en cascade. Dans le lointain, en écho, un cri à nouveau.
"C'est faux !! C'est un mensonge !"
Mais la scène est figée, personne ne semble avoir parlé sur la petite île solitaire. L'enfant recule, son corps change, il s'étend, il grandit. Elle prend forme alors d'une elfe adulte. Ses cheveux longs, couleur de lumière, descendent en cascade le long de son dos. Elle a cesser de pleurer, pourtant, dans l'horizon, les gouttes tombent toujours. Elle regarde Eryka, la contemple comme on l'observerait dans son sommeil. Dans ses mains, une dague, fine, aiguisée.
Une complainte s'élève alors comme une brise des lèvres de celle prénommée Laur'. Une comptine pour enfant, celle que l'on pourrait chanter en berceuse, avant que l'on s'endorme. Elle s'agenou devant Eryka et abat la lame vers son ventre. Un cri de douleur étouffé s'échappe des lèvres de la victime. Ses yeux s'ecarquillent, son visage se tord en une expression de douleur immense. Ses mains se portent fébrilement à la blessure, mais Laur' frappe à nouveau, avec l'énergie du désespoirs, avec la rage et la souffrance.
Et le sang coule, il se répand sur la pierre, il glisse vers l'Océan bleu qui se teinte bientôt en un rouge écarlate.
Plic, plic, plic, plic.
L'écho des gouttes se font plus présentes, plus intense.
"Laur' ... pourquoi ...?"
"Non, maman. Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas mourir, car il ne s'agit que d'un rêve. Avant cela, avant que je ne te tue pour de bon, je m'en prendrais à tout ceux qui t'aime et tout ceux à qui tu tiens. C'est le meilleur moyen de te détruire, de te broyer, de te faire souffrir autant que tu l'as fais pour moi. Tu m'as pris ce que j'avais de plus cher, je te rendrais la monnaie, intérêt compris"
Son doigt se dresse, elle pointe l'horizon. Elle désigne un pont en pierre, qui apparait comme un mirage dans le lointain. Sur ce pont se tient un homme, un humain, un chapeau sombre planté sur la tête. Il est assis, il écrit sur un carnet de note en contemplant la lune et les étoiles.
L'index se déplace, la main retombe, reprenant place le long du corps de l'elfe aux cheveux d'argent.
"Il sera le premier..."
Le rêve implose, se brise un mille éclat en un cri puissant et sourd, comme si l'on sortait d'un cauchemar.
"Noooon !"
L'infini ...
L'illusion prend forme, il se modèle, il se tord, se contracte et se noue. Sous les yeux attentifs de la luciole espionne, un horizon lisse, plat, calme. Tout semble se confondre. Ciel et océan, dans un seul et même plan, se perdant dans le lointain où rien ne parasite le Cyan si bien que l'on pourrait croire qu'il s'agit d'un nouveau néant au couleur azur.
Le bruit d'une goutte qui percute l'eau. Puis deux...
Plic... Plic ... Plic ...
Tout autours, dans le fond de la peinture onirique, des perles translucides dégringolent en cadence, comme si elle glissait le long d'une paroi invisible, comme des larmes rejoignant ses compères. Cet océan ... est-ce chaque larme qu'à pu verser cette Elfe aux allures si froide et si renfermée ?
Et tandis que les gouttes s'écrasent en continue sur l'eau, un rocher émerge au centre de l'infini, portant en son âtre, le corps d'Eryka, assoupie.
Contrairement aux visions que tu as d'elle, ses cheveux sont couleurs de nuit, et s'étendent comme des rivières arpenteuses sur la pierre pour plonger dans l'Océan comme s'ils l'alimentaient en permanence. Sa respiration est calme, son visage, apaisée, et pourtant ses lèvres s'agitent pour prononcer des phrases silencieuses. Il ne s'agit pas d'un murmure, même en s'approchant, rien de pourrait être perçu. Il s'agit de soupirs silencieux.
Plic ... Plic ... Plic ...
Les larmes roulent et se meurent.
Un cri brise le silence et la quiétude. Il ne provient pas de l'Elfe étendue sur son rocher solitaire. Il provient d'un autre plan, d'un autre monde. Pourtant, peu à peu, le cri se rapproche et devient de plus en plus perceptible.
"Maman ... Maman !"
Un bruit de course, rien n'est encore visible, même si le son pourrait bien parvenir de tout à côté, il n'y a rien.
Eryka bouge légèrement, elle se tourne et s'allonge sur le dos.
Comme si l'eau ne représentait qu'une barrière génératrice d'invisible, dès que les cris ont atteint le rocher, un enfant se matérialise dessus. C'est une elfe, très jeune, aux cheveux argents, au teint rosé. Elle pose ses mains sur le ventre d'Eryka et l'appel à nouveau.
"Maman ...?"
Les murmures silencieux cessent. Une longue inspiration. Elle répond.
"Que se passe t-il Laur' ...?"
"Il faut que tu m'aides. Est-ce que tu vas m'aider ?"
"Non."
L'enfant se met à pleurer. Elle se redresse, baisse la tête et renifle tandis qu'un nœud semble se former dans sa gorge. Un gémissement plaintif. Eryka semble l'ignorer, les yeux toujours clos, le visage toujours éteint.
Alors la réalité change. Les bruits de gouttes accélèrent, ils tombent maintenant en cascade. Dans le lointain, en écho, un cri à nouveau.
"C'est faux !! C'est un mensonge !"
Mais la scène est figée, personne ne semble avoir parlé sur la petite île solitaire. L'enfant recule, son corps change, il s'étend, il grandit. Elle prend forme alors d'une elfe adulte. Ses cheveux longs, couleur de lumière, descendent en cascade le long de son dos. Elle a cesser de pleurer, pourtant, dans l'horizon, les gouttes tombent toujours. Elle regarde Eryka, la contemple comme on l'observerait dans son sommeil. Dans ses mains, une dague, fine, aiguisée.
Une complainte s'élève alors comme une brise des lèvres de celle prénommée Laur'. Une comptine pour enfant, celle que l'on pourrait chanter en berceuse, avant que l'on s'endorme. Elle s'agenou devant Eryka et abat la lame vers son ventre. Un cri de douleur étouffé s'échappe des lèvres de la victime. Ses yeux s'ecarquillent, son visage se tord en une expression de douleur immense. Ses mains se portent fébrilement à la blessure, mais Laur' frappe à nouveau, avec l'énergie du désespoirs, avec la rage et la souffrance.
Et le sang coule, il se répand sur la pierre, il glisse vers l'Océan bleu qui se teinte bientôt en un rouge écarlate.
Plic, plic, plic, plic.
L'écho des gouttes se font plus présentes, plus intense.
"Laur' ... pourquoi ...?"
"Non, maman. Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas mourir, car il ne s'agit que d'un rêve. Avant cela, avant que je ne te tue pour de bon, je m'en prendrais à tout ceux qui t'aime et tout ceux à qui tu tiens. C'est le meilleur moyen de te détruire, de te broyer, de te faire souffrir autant que tu l'as fais pour moi. Tu m'as pris ce que j'avais de plus cher, je te rendrais la monnaie, intérêt compris"
Son doigt se dresse, elle pointe l'horizon. Elle désigne un pont en pierre, qui apparait comme un mirage dans le lointain. Sur ce pont se tient un homme, un humain, un chapeau sombre planté sur la tête. Il est assis, il écrit sur un carnet de note en contemplant la lune et les étoiles.
L'index se déplace, la main retombe, reprenant place le long du corps de l'elfe aux cheveux d'argent.
"Il sera le premier..."
Le rêve implose, se brise un mille éclat en un cri puissant et sourd, comme si l'on sortait d'un cauchemar.
"Noooon !"
Eryka- Bourreau de l'Ephémère
- Messages : 178
Date d'inscription : 21/10/2010
Age : 38
Re: (Anecdote) Au coeur du tourment.
La maison-atelier d'Eryka était comme d'habitude à demi rangée, non pas par manque d'ordre, mais l'établi couvert d'outil ainsi que les divers étoffes et matériaux disposés un peu partout donnait à l'endroit un air d'entrepôt ou de manufacture. Certains de ces équipements n'avaient plus servi depuis un grand nombre d'année, ajoutant les morsures du temps à tout ce qui se trouvait dans la maison. Elle avait beau s'efforcer de ranger, de nettoyer ou même de charger quelqu'un d'autre de le faire, l'endroit resterait éternellement ancien. Un grain de poussière d'une autre époque s'y cacherait toujours.
La serrure de la porte émet une longue série de cliquetis. La main gauche n'était pas assez habituée à ces gestes fait quotidiennement de la droite. Et puis il y avait cette douleur insupportable. Une douleur qui paralyse les autres sens ou fait perdre toute notion de concentration et de calme. La porte se déverrouille enfin et Aphex l'ouvre d'un coup d'épaule pour se précipiter à l'intérieur. Il se tenait fermement la main droite. Une rune d'un noir carbonique en tatouait le dos. La marque commandait à sa chair de brûler, de mordre, de transpercer. Un feu sans fin qui le consumait de l'intérieur. Son visage était crispé de douleur, rouge et paniqué... et il ne voulait pas que les gens dans la rue le remarquent. Il se laisse retomber en arrière, usant de son dos pour refermer la porte derrière lui dans un bruyant claquement. Il s'empresse de se défaire de son couvre chef et du manteau qui le gênaient, avant de passer derrière l'établi à la recherche de tout ce qui pourrait l'aider à se débarrasser de cette affliction. En fouillant dans les divers provisions et outillages contenus dans les placards du plan de travail, Aphex se saisit de quelques morceaux de tissus, d'une petite pince à vêtement et d'une bouteille d'alcool. Celle-ci était initialement prévue pour éliminer les taches indélébiles sur des vêtements que certains clients venaient parfois faire repriser, et qui espèrent secrètement une remise à neuf complète, nettoyage compris, sachant qu'ils bouderaient le travail accompli si les taches étaient encore là. Ils forceraient la main du tailleur en lui promettant une mauvaise réputation et finissent généralement par s'en sortir avec un reprisage gratuit. Eryka avait prévu ce genre de client, heureusement pour lui.
D'un revers du bras il balaye la plupart des éléments gênant du plan de travail, envoyant des bobines de fil et des bouts d'étoffes joncher le sol ou s'entasser plus loin. L'alcool ruisselle sur le dos de sa main. Ses dents grincèrent d'avance en imaginant une atroce douleur au contact de la rune, mais ce n'était pas le cas. Celle qui le brûle en ce moment est déjà présente et suffisante, et le plus compliqué reste à venir. Il se met à présent à frotter vigoureusement la marque noire à l'aide d'un bout de chiffon. Il aurait tant voulu qu'elle parte aussi aisément comme une algue chassée par la marée, mais tout ce qu'il enlevait n'était que la saleté alentour. Mise à part la rune sa main était propre... c'est ce qu'il voulait. Sa main gauche plonge ensuite à l'intérieure de sa chemise et se met à la recherche d'un objet normalement pensé pour être saisi par sa main droite. Et après quelques secondes à se tordre le bras pour atteindre le fourreau compact, il en sort une petite lame de jet, extrêmement bien aiguisée et propre... il ne s'en était encore jamais servi. Son visage dégouline de sueur, sa respiration se fait plus bruyante, cherchant un équilibre d'effort suffisant pour lui faire oublier les tourments de sa main, rien qu'une minute... le temps de faire ce qu'il s'apprête à faire. Il observe sa main maudite, les vaisseaux qui passent par dessous. Il applique la pince sur le dos de sa main, formant ainsi une bosse de chair élastique sur une région limitrophe de la rune.
- "Voila par où je vais commencer", se dit-il après avoir pris la plus profonde respiration possible et s'être à nouveau emparé du couteau...
Des hurlements à peine étouffés se faisait entendre jusque dans la rue, des badauds devant la maison l'avaient entendu, jusqu'à ce qu'un petit groupe de personne s'approche de la porte et y frappe. Il espérait qu'ils n'insistent pas mais lors qu'ils frappèrent la deuxième fois, les coups était plus décidés, le genre de coup qui annonce que la 3em fois sera la bonne et donnée autrement qu'avec le poing. De l'intérieur, Aphex leur criait "Allez-vous en! Je ne veux voir personne!". Dehors, une draeneï et un homme vêtu d'une armure sombre hochent mutuellement de la tête avant de s'écarter de la porte, pour laisser le plus costaud des deux prendre son élan et y écraser son épaule ainsi que tout son poids. Il s'y est pris à 3 reprises pour une porte qui n'était même pas verrouillée... quelle finesse. Une fois la porte enfoncée, ils pouvaient voir l'humain à l'autre bout de la pièce, face à eux, luisant de sueur et haletant alors qu'il était occupé de terminer le travail. Une chemise blanche maculée de sang et une auréole pourpre se formant autour de sa main posée à plat sur l'établi. Il s'était arraché la chair souillée. Le travail était aussi bien fait qu'il pouvait l'être par un droitier ayant tout exécuté à la gauche. Et pour peu, l'établi prenait des airs d'autel sacrificiel. La méthode avait peut-être fonctionné, mais les dégâts étaient là. Il fronçait les sourcils en direction des deux êtres qui avancent maintenant jusqu'au milieu de la pièce.
- J... je vous ai dit de ficher le camp! Vous n'avez rien à faire ici!
- Vous êtes blessé
- Il faut vous soigner...
Aphex fit un roulement de tête, n'ayant plus assez de souffle pour soupirer et leur tire à tous deux un sourire ironique, malgré la douleur.
- Non, sang blague! S'il vous plait... allez-vous en! Vous n'avez pas à vous mêler de ca!, il avait beau leur répéter cent fois, ils ne voulaient rien entendre. Il n'avait pas besoin de leur aide, ni l'aide de personne d'ailleurs, pas maintenant, pas à cause de lui. Il avait fait des pieds et des mains pour que ses pensées ne passent pas par la luciole. Il ne voulait pas que Le Masque et ses membres l'apprennent. Il savait qu'elle n'aimait pas cela, que c'est à cause de ca qu'ils se sont éloigné. Et par amour, il voulait régler ce problème là seul, quitte à y laisser sa peau. Dans un sens, c'était un peu le cas.
- Lâchez ce couteau, monsieur, fit l'homme en armure en se saisissant du bras gauche d'Aphex, sans attendre qu'il obtempère. Celui-ci laisse tomber sa lame. La tête lui tourne, il ne sait plus comment finir avec ces deux obstacles supplémentaire. La draeneï approche pour inspecter sa main, et les morceaux de chair boursoufflés et sanguinolent qu'il s'était enlevé petit morceaux par petit morceaux. Après quelques secondes, elle hoche la tête et se tourne vers l'homme en armure.
- Vous pouvez partir, je m'occupe de ca. Aphex se tourne également vers le soldat en priant intérieurement qu'il accepte et s'en aille. Il voulait être seul, et le problème serait ainsi à moitié réglé. L'homme en armure se savait de trop et quitte la pièce en grognant. Il ne reste plus qu'Aphex, et cette draeneï qui s'affaire déjà à d'étranges rituels. Elle fit s'élever du plancher une protubérance de bois prenant la forme d'un totem. Ses mains dansent autour de la sculpture qui commence à émettre des lueurs bleues qui flottent et gravitent tout autour.
- Malédiction? lui demande-t-elle en le regardant par dessus son épaule.
Aphex répond en hochant de la tête.
- Quand est-ce arrivé?
Il se mit à réfléchir. Tout ce qui venait de se passer lui avait semblé durer une éternité.
- Vingt minutes, environ... Ecoutez, je ne sais pas ce que vous faites mais...
- Non, maintenant c'est vous qui allez écouter. Lui dit-elle pour l'interrompre tout gardant son attention sur son étrange totem. - Vous avez de la chance que je sois arrivée à ce moment là. Maintenant vous vous taisez et vous me laissez analyser votre mojo. Vous vous êtes infligé assez de dégât comme cela. Elle s'avance vers lui, une orbe liquide et transparente tournoyant autour de sa main qu'elle approche de son torse. - Cela va faire un peu mal.
Aphex hoche de la tête et sourit, là encore avec ironie.
- Je ne suis plus à une douleur près.
Le globe d'eau pénètre à l'intérieur de lui, disparaissant au coeur de sa poitrine. Il ressentait comme une décharge électrique qui lui parcourait tout le corps. La draeneï l'observe et attend pendant que son globe le sonde, le diagnostique... Elle mesurait son aura en plus de l'étendue de sa blessure. Une fois que ca en était assez, elle approche sa main du torse d'Aphex, et le globe traverse chair et chemise pour revenir graviter autour de son poignet. L'orbe était d'un blanc éclatant mais vacillant. Elle s'en retourne alors à son totem et observe ce qu'elle appel son "Mojo".
Aphex n'osait plus bouger. Depuis tout à l'heure il maintient sa main à plat sur l'établi, elle suinte encore le sang et la large plaie continue de le faire souffrir.
- C'est grave, docteur? lui demande-t-il sur un léger ton humoristique.
- Ça l'aurait été si vous n'aviez pas agit tout de suite, et vous n'y êtes pas allé de main morte, si vous me permettez ce jeu de mot approprié.
- On m'a toujours appris que le mal devait être combattu à la racine...
La draeneï continue d'observer son éclat d'âme avant de le mélanger à une autre orbe liquide, versant ensuite la solution obtenue dans un flacon.
- Hmm, cependant je vois quelques petites ombres ici et là, vous êtes dans un état d'esprit assez instable. Il faut vous calmer et vous reposer. Maintenant ne bougez plus. Je vais m'occuper de votre main.
- J'imagine qu'elle va devoir s'habituer à une hideuse balafre... Elle se mit à rire.
- Les hideuses balafres et les cicatrices en forme de dessins cochon, je laisse ca aux Hospitaliers.
Elle s'approche de l'établi et y dépose un écrin qui, une fois ouvert, contient tout un tas d'aiguille à tête verte. Elle s'en empare et se met à les planter une par une tout autour de sa blessure, parfois dedans. Aphex bloque sa respiration et se mord la lèvre inférieure pendant qu'elle réveille ou atrophie les sens de sa main. Il ne parvenait plus à s'y retrouver dans les diverses sensations. Une fois terminé avec les aiguilles, elle se met à secouer le flacon et à psalmodier dans une langue qui ne lui était pas si étrangère: celle des trolls. Il en avait côtoyé quelques uns dans les ports les plus mal famés. Il se souvient même d'avoir dû partager une forge communautaire avec un troll. La communication était un vrai problème, mais avec le temps il arrivait à en comprendre un ou deux mots au sein d'une phrase. Il n'a pourtant rien compris aux incantations de la draeneï, en revanche il a parfaitement saisit les derniers mots: "Crétin d'humain"... Ça, on le lui en avait servi à toute les sauces à la Baie. Ses sourcils se froncent et il lève les yeux vers elle.
- S'il vous plait... j'ai eu une journée assez éprouvante. Nul besoin d'y ajouter les insultes.
La draeneï lui sourit.
- Moi? mais je n'ai rien dit! puis lui verse la mixture du flacon sur sa plaie couverte d'aiguille. L'effet était comparable à du sel recouvrant une blessure fraîche. Il tombe a genoux en hurlant, il trouve toutefois assez de force et d'esprit que pour maintenir sa main là où elle est. La douleur était très brève mais si intense qu'en comparaison, celle de sa blessure ou des aiguilles lui paraissent totalement superficielles.
- Laissez les aiguilles en place quelques heures. Votre main sera comme neuve et beaucoup plus résistante qu'auparavant. Je vais éviter d'entrer dans les détails, mais si vous changez radicalement de personnalité, votre blessure reviendra. Je vous ai soigné avec votre propre mojo pris à l'instant T, alors faites preuve d'un peu de constance. Je sais que c'est dur pour un humain, mais bon...
Aphex se relève tant bien que mal et la fixe de yeux, à la fois déçu par son mépris et fasciné par ses talents.
- Mais qui êtes vous, bon sang?
- Moi c'est Erline, et ca fera 400 pieces d'or!
Plus tard dans la soirée, la main d'Aphex était complètement guérie. Il nettoyait et rangeait tout ce qu'il avait sali ou dérangé. En récupérant ses affaires laissées au sol, il retrouve cette feuille de papier pliée qui lui avait été remis en même temps que le sortilège sur sa main. La note était destinée à Eryka et n'était pourvue que de peu de mot.
Aphex retenait une colère noire au fond de lui. Son poing se resserre sur la note qu'il transforme en vulgaire projectile de papier avant de l'envoyer bruler dans les flammes du petit fourneau dont il se servait pour faire disparaitre par la même occasion toute les traces de son sang.
La serrure de la porte émet une longue série de cliquetis. La main gauche n'était pas assez habituée à ces gestes fait quotidiennement de la droite. Et puis il y avait cette douleur insupportable. Une douleur qui paralyse les autres sens ou fait perdre toute notion de concentration et de calme. La porte se déverrouille enfin et Aphex l'ouvre d'un coup d'épaule pour se précipiter à l'intérieur. Il se tenait fermement la main droite. Une rune d'un noir carbonique en tatouait le dos. La marque commandait à sa chair de brûler, de mordre, de transpercer. Un feu sans fin qui le consumait de l'intérieur. Son visage était crispé de douleur, rouge et paniqué... et il ne voulait pas que les gens dans la rue le remarquent. Il se laisse retomber en arrière, usant de son dos pour refermer la porte derrière lui dans un bruyant claquement. Il s'empresse de se défaire de son couvre chef et du manteau qui le gênaient, avant de passer derrière l'établi à la recherche de tout ce qui pourrait l'aider à se débarrasser de cette affliction. En fouillant dans les divers provisions et outillages contenus dans les placards du plan de travail, Aphex se saisit de quelques morceaux de tissus, d'une petite pince à vêtement et d'une bouteille d'alcool. Celle-ci était initialement prévue pour éliminer les taches indélébiles sur des vêtements que certains clients venaient parfois faire repriser, et qui espèrent secrètement une remise à neuf complète, nettoyage compris, sachant qu'ils bouderaient le travail accompli si les taches étaient encore là. Ils forceraient la main du tailleur en lui promettant une mauvaise réputation et finissent généralement par s'en sortir avec un reprisage gratuit. Eryka avait prévu ce genre de client, heureusement pour lui.
D'un revers du bras il balaye la plupart des éléments gênant du plan de travail, envoyant des bobines de fil et des bouts d'étoffes joncher le sol ou s'entasser plus loin. L'alcool ruisselle sur le dos de sa main. Ses dents grincèrent d'avance en imaginant une atroce douleur au contact de la rune, mais ce n'était pas le cas. Celle qui le brûle en ce moment est déjà présente et suffisante, et le plus compliqué reste à venir. Il se met à présent à frotter vigoureusement la marque noire à l'aide d'un bout de chiffon. Il aurait tant voulu qu'elle parte aussi aisément comme une algue chassée par la marée, mais tout ce qu'il enlevait n'était que la saleté alentour. Mise à part la rune sa main était propre... c'est ce qu'il voulait. Sa main gauche plonge ensuite à l'intérieure de sa chemise et se met à la recherche d'un objet normalement pensé pour être saisi par sa main droite. Et après quelques secondes à se tordre le bras pour atteindre le fourreau compact, il en sort une petite lame de jet, extrêmement bien aiguisée et propre... il ne s'en était encore jamais servi. Son visage dégouline de sueur, sa respiration se fait plus bruyante, cherchant un équilibre d'effort suffisant pour lui faire oublier les tourments de sa main, rien qu'une minute... le temps de faire ce qu'il s'apprête à faire. Il observe sa main maudite, les vaisseaux qui passent par dessous. Il applique la pince sur le dos de sa main, formant ainsi une bosse de chair élastique sur une région limitrophe de la rune.
- "Voila par où je vais commencer", se dit-il après avoir pris la plus profonde respiration possible et s'être à nouveau emparé du couteau...
Des hurlements à peine étouffés se faisait entendre jusque dans la rue, des badauds devant la maison l'avaient entendu, jusqu'à ce qu'un petit groupe de personne s'approche de la porte et y frappe. Il espérait qu'ils n'insistent pas mais lors qu'ils frappèrent la deuxième fois, les coups était plus décidés, le genre de coup qui annonce que la 3em fois sera la bonne et donnée autrement qu'avec le poing. De l'intérieur, Aphex leur criait "Allez-vous en! Je ne veux voir personne!". Dehors, une draeneï et un homme vêtu d'une armure sombre hochent mutuellement de la tête avant de s'écarter de la porte, pour laisser le plus costaud des deux prendre son élan et y écraser son épaule ainsi que tout son poids. Il s'y est pris à 3 reprises pour une porte qui n'était même pas verrouillée... quelle finesse. Une fois la porte enfoncée, ils pouvaient voir l'humain à l'autre bout de la pièce, face à eux, luisant de sueur et haletant alors qu'il était occupé de terminer le travail. Une chemise blanche maculée de sang et une auréole pourpre se formant autour de sa main posée à plat sur l'établi. Il s'était arraché la chair souillée. Le travail était aussi bien fait qu'il pouvait l'être par un droitier ayant tout exécuté à la gauche. Et pour peu, l'établi prenait des airs d'autel sacrificiel. La méthode avait peut-être fonctionné, mais les dégâts étaient là. Il fronçait les sourcils en direction des deux êtres qui avancent maintenant jusqu'au milieu de la pièce.
- J... je vous ai dit de ficher le camp! Vous n'avez rien à faire ici!
- Vous êtes blessé
- Il faut vous soigner...
Aphex fit un roulement de tête, n'ayant plus assez de souffle pour soupirer et leur tire à tous deux un sourire ironique, malgré la douleur.
- Non, sang blague! S'il vous plait... allez-vous en! Vous n'avez pas à vous mêler de ca!, il avait beau leur répéter cent fois, ils ne voulaient rien entendre. Il n'avait pas besoin de leur aide, ni l'aide de personne d'ailleurs, pas maintenant, pas à cause de lui. Il avait fait des pieds et des mains pour que ses pensées ne passent pas par la luciole. Il ne voulait pas que Le Masque et ses membres l'apprennent. Il savait qu'elle n'aimait pas cela, que c'est à cause de ca qu'ils se sont éloigné. Et par amour, il voulait régler ce problème là seul, quitte à y laisser sa peau. Dans un sens, c'était un peu le cas.
- Lâchez ce couteau, monsieur, fit l'homme en armure en se saisissant du bras gauche d'Aphex, sans attendre qu'il obtempère. Celui-ci laisse tomber sa lame. La tête lui tourne, il ne sait plus comment finir avec ces deux obstacles supplémentaire. La draeneï approche pour inspecter sa main, et les morceaux de chair boursoufflés et sanguinolent qu'il s'était enlevé petit morceaux par petit morceaux. Après quelques secondes, elle hoche la tête et se tourne vers l'homme en armure.
- Vous pouvez partir, je m'occupe de ca. Aphex se tourne également vers le soldat en priant intérieurement qu'il accepte et s'en aille. Il voulait être seul, et le problème serait ainsi à moitié réglé. L'homme en armure se savait de trop et quitte la pièce en grognant. Il ne reste plus qu'Aphex, et cette draeneï qui s'affaire déjà à d'étranges rituels. Elle fit s'élever du plancher une protubérance de bois prenant la forme d'un totem. Ses mains dansent autour de la sculpture qui commence à émettre des lueurs bleues qui flottent et gravitent tout autour.
- Malédiction? lui demande-t-elle en le regardant par dessus son épaule.
Aphex répond en hochant de la tête.
- Quand est-ce arrivé?
Il se mit à réfléchir. Tout ce qui venait de se passer lui avait semblé durer une éternité.
- Vingt minutes, environ... Ecoutez, je ne sais pas ce que vous faites mais...
- Non, maintenant c'est vous qui allez écouter. Lui dit-elle pour l'interrompre tout gardant son attention sur son étrange totem. - Vous avez de la chance que je sois arrivée à ce moment là. Maintenant vous vous taisez et vous me laissez analyser votre mojo. Vous vous êtes infligé assez de dégât comme cela. Elle s'avance vers lui, une orbe liquide et transparente tournoyant autour de sa main qu'elle approche de son torse. - Cela va faire un peu mal.
Aphex hoche de la tête et sourit, là encore avec ironie.
- Je ne suis plus à une douleur près.
Le globe d'eau pénètre à l'intérieur de lui, disparaissant au coeur de sa poitrine. Il ressentait comme une décharge électrique qui lui parcourait tout le corps. La draeneï l'observe et attend pendant que son globe le sonde, le diagnostique... Elle mesurait son aura en plus de l'étendue de sa blessure. Une fois que ca en était assez, elle approche sa main du torse d'Aphex, et le globe traverse chair et chemise pour revenir graviter autour de son poignet. L'orbe était d'un blanc éclatant mais vacillant. Elle s'en retourne alors à son totem et observe ce qu'elle appel son "Mojo".
Aphex n'osait plus bouger. Depuis tout à l'heure il maintient sa main à plat sur l'établi, elle suinte encore le sang et la large plaie continue de le faire souffrir.
- C'est grave, docteur? lui demande-t-il sur un léger ton humoristique.
- Ça l'aurait été si vous n'aviez pas agit tout de suite, et vous n'y êtes pas allé de main morte, si vous me permettez ce jeu de mot approprié.
- On m'a toujours appris que le mal devait être combattu à la racine...
La draeneï continue d'observer son éclat d'âme avant de le mélanger à une autre orbe liquide, versant ensuite la solution obtenue dans un flacon.
- Hmm, cependant je vois quelques petites ombres ici et là, vous êtes dans un état d'esprit assez instable. Il faut vous calmer et vous reposer. Maintenant ne bougez plus. Je vais m'occuper de votre main.
- J'imagine qu'elle va devoir s'habituer à une hideuse balafre... Elle se mit à rire.
- Les hideuses balafres et les cicatrices en forme de dessins cochon, je laisse ca aux Hospitaliers.
Elle s'approche de l'établi et y dépose un écrin qui, une fois ouvert, contient tout un tas d'aiguille à tête verte. Elle s'en empare et se met à les planter une par une tout autour de sa blessure, parfois dedans. Aphex bloque sa respiration et se mord la lèvre inférieure pendant qu'elle réveille ou atrophie les sens de sa main. Il ne parvenait plus à s'y retrouver dans les diverses sensations. Une fois terminé avec les aiguilles, elle se met à secouer le flacon et à psalmodier dans une langue qui ne lui était pas si étrangère: celle des trolls. Il en avait côtoyé quelques uns dans les ports les plus mal famés. Il se souvient même d'avoir dû partager une forge communautaire avec un troll. La communication était un vrai problème, mais avec le temps il arrivait à en comprendre un ou deux mots au sein d'une phrase. Il n'a pourtant rien compris aux incantations de la draeneï, en revanche il a parfaitement saisit les derniers mots: "Crétin d'humain"... Ça, on le lui en avait servi à toute les sauces à la Baie. Ses sourcils se froncent et il lève les yeux vers elle.
- S'il vous plait... j'ai eu une journée assez éprouvante. Nul besoin d'y ajouter les insultes.
La draeneï lui sourit.
- Moi? mais je n'ai rien dit! puis lui verse la mixture du flacon sur sa plaie couverte d'aiguille. L'effet était comparable à du sel recouvrant une blessure fraîche. Il tombe a genoux en hurlant, il trouve toutefois assez de force et d'esprit que pour maintenir sa main là où elle est. La douleur était très brève mais si intense qu'en comparaison, celle de sa blessure ou des aiguilles lui paraissent totalement superficielles.
- Laissez les aiguilles en place quelques heures. Votre main sera comme neuve et beaucoup plus résistante qu'auparavant. Je vais éviter d'entrer dans les détails, mais si vous changez radicalement de personnalité, votre blessure reviendra. Je vous ai soigné avec votre propre mojo pris à l'instant T, alors faites preuve d'un peu de constance. Je sais que c'est dur pour un humain, mais bon...
Aphex se relève tant bien que mal et la fixe de yeux, à la fois déçu par son mépris et fasciné par ses talents.
- Mais qui êtes vous, bon sang?
- Moi c'est Erline, et ca fera 400 pieces d'or!
Plus tard dans la soirée, la main d'Aphex était complètement guérie. Il nettoyait et rangeait tout ce qu'il avait sali ou dérangé. En récupérant ses affaires laissées au sol, il retrouve cette feuille de papier pliée qui lui avait été remis en même temps que le sortilège sur sa main. La note était destinée à Eryka et n'était pourvue que de peu de mot.
"Et de un..."
Aphex retenait une colère noire au fond de lui. Son poing se resserre sur la note qu'il transforme en vulgaire projectile de papier avant de l'envoyer bruler dans les flammes du petit fourneau dont il se servait pour faire disparaitre par la même occasion toute les traces de son sang.
AFX- Lyriste
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