[Administration humaine] La villa Caïssa

Annonce parue dans le ==> TALP :

"Recherche un intendant pour gérer le domaine du Val d’Est dans le Comté Remington Bellorniere

Description

Sous l’autorité du Comte et de la Comtesse Remington Bellorniere, vous prenez en charge la gestion intégrale du domaine du Val d’Est dans la Foret d’Elwynn.

Vous gérez l’exploitation forestière, l’aciérie et le haras et vous êtes en charge de l’entretien du domaine foncier du Val d’Est. Au delà des objectifs financiers, vous devez également en assurer la sécurité et le bonheur des habitants du Comté. Vous entretenez de bonnes relations avec les intendants des seigneuries voisines et organisez de temps à autres des événements pour les nobles de Hurlevent au nom du Comte et de la Comtesse.

Ce poste, à durée indéterminée, est à pourvoir au plus vite pour une rémunération de 150-200 pièces d’or maximum.

Conditions requises

Possédant une solide expérience dans la gestion de domaines, d’entreprises ou de commerces, vous êtes dynamique et entrepreneur. Sérieux et rigoureux, vous avez impérativement un excellent rédactionnel et une aisance relationnelle. Croyant en la Lumière et de grande moralité, vous avez une grande expérience dans la gestion d’évènements divers et variés (chasse, diner mondain, bal, etc…). Preuve de moralité (type médaille de l’ordre du Lion) et lettre de recommandation exigée.

Contact
Emiade, Secretaire du Legat Archiepiscopal"


Monsieur T. Palin referma le journal et posa ses yeux sur son ventre bedonnant, pour glisser ensuite son regard vers ses ouvriers occupés à couper le bois dans la scierie.

"Plus vite feignasses ! On vous paye pas à l'heure ici ! On vous paye au tronc !"

Malgré les apparences, M. Palin était de bonne humeur ce matin là, une bonne nouvelle était arrivée. Une amie, une grande dame. Elle lui avait donné ce petit "coup de pouce" à l'époque, qui l'avait propulsé à la tête de la scierie du val d'Est. Grâce à elle, il entretenait aujourd'hui femme et enfants et fournissait le bois pour toutes les cheminées et les chantiers d'Hurlevent. Bon, bien sur il avait dut donner régulièrement une petite "commission" à son "amie", pour le coup de main, mais les bénéfices qu'il en tirait en contrepartie étaient incomparables. Et puis, elle était là en cas de coup dur, c'était toujours rassurant.

Son amie avait toujours eu de bonnes idées sous son chapeau noir. Ce matin là, elle était venue avec son chat, lui apporter le journal.
M. Palin n'avait pas l'habitude de lire le journal de la ville, mais elle lui avait mit le nez sur une annonce.

"Pourquoi pas vous ?" avait elle ajouté avec un sourire en coin.

C'est vrai ça ! Pourquoi pas lui ? Après tout il était devenu l'un des plus riches commerçants du val d'Est ! Qui mieux que lui connaissait les habitants ? Il avait fournit du travail à tout le monde.

Il relut les conditions :

- Gérer un domaine forestier, ça, il connaissait.
- La relation humaine aussi, ça lui parlait. il en voyait des gens, défiler toute la journée. Des feignasses ! Il se gratta la barbe et poursuivit.
- La sécurité, ça, son amie s'en chargerait. Il le savait. Il pouvait dormir tranquille. Il n'avait qu'à dire qu'il s'en occuperait.
- Organiser des bals pour les sang-bleus, ça l'inquiétait pas non plus. La bourgeoisies, ça vous apprend à lire, à écrire, et les bonnes manières. Ses gros clients étaient pas des bouseux ! Il savait se tenir s'il fallait. Et puis les nobliaux sortaient jamais des villes. Voilà des années qu'il avait pas vu la comtesse mettre les pieds dans le coin, à pars pour une promenade à cheval, et encore...
- Pour ce qui est de la morale, c'est qu'il allait aussi à la messe ! Et tous les jeudi soir ! Si c'était pas de la moralité, ça ? Et puis c'est bien pratique pour racoler le client, la messe. Tous ceux de la haute y vont roupiller pour la façade. S'il fallait vraiment, il pourrait facilement organiser quelque chose pour les rupins en mal de rustique. De la classe, du sur mesure. Verres en cristal et tonnelles de roses. Il en fallait pas plus.
- La chasse, il l'avait appris avec son père. Dés cinq ans. Pas de problème pour ramener le gibier.

M. Palin referma une nouvelle fois le journal. Non, vraiment, c'était tout lui, son amie avait raison. D'ailleurs elle s'était proposée de lui donner un passage jusqu'à Hurlevent, ça tombait bien.

Ce soir là, M. Palin lissa sa barbe et du haut de sa petite bourgeoisie de province, se fit le plus noble possible.
Puis, confiant, il se retourna vers son "amie" qui caressait son chat.

"Vous vous souvenez de ce qu'il faut dire ?" dit elle.

Il acquiesçât.

"Bien. Alors en piste !"

Ce soir là, M. Palin se rendit docilement au donjon d'Hurlevent et demanda d'une voix affable, un entretient avec mademoiselle Emiade. On lui indiqua la cathédrale où il reconnu en arrivant une vieille connaissance : La comtesse de Remington...

Il se présenta à elle a la fin de la messe, la Comtesse ne reconnu pas tout de suite le bucheron dans sa tenue de petit bourgeois parvenu de campagne mais bientôt se souvint du petit garnement qui se moquait d’elle parce qu’elle rêvait de princesses et de princes charmants. Avant d’être envoyée a l’âge de 7 ans au très chic pensionnat de l’école de Saint Anolus Faol, elle avait passé ses jeunes années au Val d’Est auprès de ses parents. A cette époque, des que les leçons de son précepteur étaient terminées, elle courait rejoindre les enfants du village et jouait avec eux sans avoir la moindre conscience des différences sociales. Elle se souvenait bien de Terry Palin et elle n’avait pas un bon souvenir de lui. C’était un vantard qui faisait beaucoup des bêtises et qui prenait plaisir à embêter les filles. C’est lui qui l’avait traumatisée à vie en jetant un chat sur sa tête lorsqu’elle n’avait que 18 mois. Aujourd’hui encore elle n’arrivait pas à surmonter sa phobie.

Elle examina le Curriculum Vitae de son ancien camarade de jeux. L’écriture était fine et élégante, et la Comtesse se dit que se devait être sa femme qui avait du le rédiger. Le CV était très convainquant. L’homme était devenu un entrepreneur très compétant. Il avait commencé par monter une entreprise d’intérim fournissant des bucherons à bas couts aux grandes seigneuries de la Foret d’Elwynn et avait finalement obtenue la direction de la scierie du Val auprès de son ancien intendant. L’homme n’avait aucune expérience dans l’organisation d’événements mondains mais pourrait certainement organiser des chasses. Pour ce qui est de sa moralité, elle écrirait au pasteur du Comte d’or pour savoir ce qu’il pensait de lui mais elle le prendrait en confession elle-même directement pour se faire son opinion.

Alors qu’elle réfléchissait encore à l’opportunité de le prendre à son service ou non, elle reçu la visite du prévôt. Au cours de leur conversation, la Comtesse parla de sa recherche d’intendant à Mademoiselle Scarlet. Elle lui parla de Monsieur Palin mais également de l’aide que lui proposait le Marquis Fernis. Alma lui conseilla vivement de bien réfléchir avant d’accepter l’aide du Marquis. Il était sans doute plein de bonne intention mais également très ambitieux. La Comtesse s’offusqua en disant que c’était un homme bien et de lumière mais elle se demanda si le prévôt avait des informations qu’elle n’avait pas.

Hésitante, la Comtesse se décida à aller en parler à son mari. Comme souvent, leur conversation dégénéra rapidement en cris et engueulades ; chacun revendiquant le droit de décider pour le Domaine Bellornière. Au final, le Comte annonça qu’il allait adouber un chevalier vassal à qui il donnerait le manoir du Val d’Est et qui prendrait la direction du domaine de Bellorniere. La comtesse en furie lui demanda à qui il avait l’intention d’offrir la maison de son enfance. Le comte lui répondit et un long silence de mort se fit…