"Sporelin", passeuse de rêve

Un elekk aux couleurs de Shattrah fendit le flot de passants sans la moindre pitié, bousculant les badauds, et une très élégante elfe en descendit aisément, faisant onduler sa longue robe pourpre et argentée. Arrêtée devant la petite bâtisse de la caverne lugubre, elle se permit un fin cigario, enchassé au bout de son long porte-cigarette doré, avant de frapper délicatement à la porte.
Derrière elle une petite lueur se baladait, en chantonnant d'une voix spectrale, et se déplaçant par des mouvements vifs et saccadés. Le petit esprit reporta soudain son attention sur l'elfe.
- Dame Sporelin, sommes-nous arrivés ?
- Oui, Arthur, répondit-elle mollement, en attendant que le gnome lui ouvre la porte.
Ce qu'il fit, dévoilant sa tignasse verte et son visage rond à la lueur d'une cheminée.
- Bonsoir, vous êtes ?
- Dame "Sporelin", je viens de la part de Dérélicte, porter ce formulaire.
Le gnome se gratta le sourcil, ennuyé
- Comment cela ? Ce n'est pas dans le protocole, il fallait venir avant !
Sporelin l'observa un instant à travers son fin monocle, et coupa
- Elle m'avait aussi prévenu que vous ne seriez pas très conciliant à cette idée, ce à quoi elle répond...
- "Si vous l'emmerdez elle ne payera plus le loyer de votre bicoque moisie", intervint Arthur, heureux de servir à quelque chose.
Tournevice haussa les épaules et prit le parchemin.
- Vous r'joignez quelle maison ?
- L'éclat, bien évidemment, s'indigna presque Sporelin en montrant, ne serait-ce que par sa posture, la distinction de sa personne.
- Et pour quelle fonction, soupira le gnome.
- Je suis contrebandière, et commerçante en textiles.
Sur ces derniers mots, le gnome claqua la porte, en grommelant encore quelques mots à propos du protocole, et une ou deux formules de politesse.

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