(AFFAIRE COURANTE) Les Valsombre

*Les notes sont prises d'une écriture rapide et peu appliquée*

Pas appris grand chose de très intéressant ce soir en écoutant aux portes au domaine de Valsombre. Ou plutôt quelques informations mais décousues, des bribes de conversations entendues à travers les murs et des visages aperçus subrepticement depuis un coin d'ombre.

Nelapsi a fait des tours de cartes devant un parterre d'ivrognes à la taverne. Il y avait un type à l'air patibulaire, un clochard avec un chien, un elfe empestant la magie druidique et une rouquine qui est restée assise toute le long. Puis Nelapsi s'est retirée après avoir vomi ce qu'elle avait bu.

Dans un batiment adjacent, j'ai alors surpris une conversation entre le clochard et une femme aux cheveux noirs qui semblait être la régente du domaine. Elle a parlé de constituer une milice de Worgens et a engagé le type, après lui avoir suggéré que la paye serait conséquente car le gibier pourrait être... Particulier.

Elle a ensuite évoqué deux noms, Nacarât et Felaya, qui seraient ses deux sœurs chargées d'expliquer tout le boulot à la nouvelle recrue. Le clochard a alors pris congé après avoir reçu un de ces curieux appareils de transmission gnome que toute la milice posséderait aussi, ce qui dénote une certaine organisation de leur part.

S'est ensuivi une conversation plus intéressante entre la régente et le grand type patibulaire. Celui ci a évoqué qu'il lui fallait une planque pour quelque chose "qu'il ne pouvait pas ramener ici", et "qu'elle lui faisait mal". J'ignore de quoi il parlait. Les deux se sont ensuite lancé dans de longues discussions sur la nécessité de renforcer la sécurité du domaine, de mieux équiper et entrainer sa milice, et de lui faire générer plus de revenus.

*la calligraphie est cette fois patiente et sans rature*

Outre le fait que je ne tire nulle gloire de cette ébauche de rapport - qui soit dit, en passant, était destinée à ma propre Maison afin d'y être compulsée, analysée et complétée par d'autres observations ultérieures, et non pas exploitée directement sous sa forme la plus brute - sinon celle d'avoir prodigieusement agacé la Saltimbance, ou du moins une de ses éminentes représentantes, je me dois maintenant d'apporter mon lot de précisions supplémentaires.

A la suite de cette soirée riche en non-évènements, Nelapsi a commencé à présenter des signes de malaise perceptibles à travers sa luciole, si bien que nous l'avons pensée en danger. Après avoir refusé à plusieurs reprises que Llyah et moi même ne lui portions assistance, elle a finalement accepté qu'Eryka vienne jeter un œil à une marque étrange qu'un individu de sa connaissance aurait apposée... A un endroit singulier de son anatomie. Jusque là, tout cela n'était pas très clair mais n'avait pas de lien avec le reste.

Ensuite sollicité de façon très insistante par Eryka alors que je m'étais résolu à mener à bien quelques affaires qu'il me faudra donc mettre en suspens, à mon grand désarroi notez le bien, je me suis rendu en la demeure de Nelapsi à Forgefer pour examiner la dite marque.

Si je fais référence à celle-ci ici même, dans ce rapport précis, c'est car Nelapsi a laissé entendre que cette marque lui avait été apposée par le druide dont je faisais mention dans mes observations précédente, celui-là même qu'elle a nommé Malphyrion, qui l'aurait déjà agressée à plusieurs reprises, mais pas assez pour justifier qu'elle ne réclame quelque protection de l'Ephémère. Je pense que ce "petit détail" méritait d'être précisé. Pourtant, elle l'a omis dans son propre rapport. Un oubli dû à la fatigue, certainement ?

Maintenant que nous sommes quittes niveau cachotteries et non-dits - c'est tellement mieux lorsque nous agissons en totale transparence plutôt que de nous contenter de faire notre travail, n'est-ce pas ? - je peux aborder la nature de cette marque qui s'est révélée être une malédiction des plus singulières. Je n'ai ressenti aucune affiliation démoniaque en l'examinant, et je suis également presque persuadé qu'il ne s'agit pas de magie d'ombre, si bien que je n'ai malheureusement aucun moyen de la neutraliser. En réalité, elle ne ressemble à rien que je connaisse, ce qui, je suppose, pourrait être qualifié d'assez fascinant, si l'on occulte le fait que Nelapsi pourrait y laisser son âme, bien entendu.

J'ai donc suggéré que nous fassions appel à quelqu'un à même de soigner ce genre de maux. Cela relève de la magie druidique ou chamanique plus que de la mienne, même si je ne saurais que trop décommander la magie curative de Treize. Une autre possibilité serait de mettre la main sur ce Malphyrion et d'insister lourdement pour qu'il défasse ce dont il est à l'origine. Cependant, Eryka n'a pas l'air des plus enthousiasmées à la perspective de mener un "entretien" supplémentaire, sans doute car la pauvrette a déjà beaucoup de travail - elle apprend à danser parait-il -, si bien que je suis disposé à m'occuper de cet interrogatoire potentiel. Je serais ravi d'avoir une petite conversation avec ce brave homme. Nous parlerons malédictions et je lui montrerai les miennes qui, je le crains, n'ont pas tout le raffinement exquis de la sienne... Généralement, elles se contentent d'infliger une mort très lente et abominablement douloureuse.

PS : Il faudra que je songe à demander à Treize si je peux user de sarcasme dans mes rapports. Et dans mes brouillons aussi tant qu'à faire, si ceux là doivent systématiquement finir aux yeux de tous.