(Histoire) Lui, elle et les autres...
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(Histoire) Lui, elle et les autres...
Le froid engourdissait peu à peu le bout de ses doigts alors qu’elle tentait vainement de les réchauffer en serrant les poings doucement. Autours d’elle, un silence presque envoûteur l’inondait, comme une invitation au délassement, imprégnant tous ses sens d’une vague de chaleur. Pourtant, inlassablement, ses pensées revenaient sur la discutions qu’elle avait eut sur les remparts de la muraille d’Hurlevent.
Comment oublier le choix qui lui fut imposé ? Comment trouver le sommeil alors que tout son être était tourmenté, déchiré, écorché. Elle avait beau se recroqueviller sur elle-même, se blottir un peu plus contre ce corps qui la serrait dans ses bras, le froid la gagnait, comme s’il n’avait été extérieur, mais intérieur, comme si il provenait de sa chaire, ou même au-delà, de son âme.
Qu’était-elle au juste ? La personne froide, silencieuse et énigmatique dont tous ses frères semblaient penser. Ou une flamme ardente, insaisissable, qui pouvait se relever aussi dangereuse que réconfortante ? Simplement, les deux à la fois.
Elle était le froid et le feu. Elle était le givre et la lave. La glace et les flammes, la tempête et la fournaise, l’iceberg et l’âtre…
Elle était tout cela, ces deux façades, ces deux masques.
Mais en cet instant, elle était surtout perdue. Il l’avait saisit et l’avait placé, contre son gré, dans un labyrinthe, qui ne possédait, le pensait-elle, que deux sorties et la menaient à son invariable échec. Si au final, l’issue était la même, qu’est-ce que cela changerait d’en choisir l’une ou l’autre, de se résigner et d’avancer puisque les murs de son dédale se refermaient peu à peu sur elle ?
Rien.
Le seul choix qu’elle possédait vraiment n’était pas la conséquence, mais la cause.
« Si vous pensez qu’il n’y a aucune solution à votre problème, c’est que vous ne regardez pas cela sous le bon angle. »
Y’en avait-il seulement un autre ? Et auquel cas, une troisième sortie était dissimulée quelque part, elle ne possèderait jamais d’assez de temps pour la trouver.
Son souffle s’écourtait, son cœur ralentissait au fur et à mesure que ses pensées se perdaient dans les affres de son désespoir. Son unique sortie se résumait à sa mort, et elle avait entre les mains la dague qui allait mordre son cœur. Le tout était de savoir, à qui elle allait confier les derniers instants de sa vie ? Contre qui voulait-elle fermer les yeux sur la véritable éternité ?
Elle ne parvenait pas à choisir, à se décider, tant de chose inaccomplie. Elle ne parvenait pas à se résoudre et pourtant, l’étau du temps se resserrait lentement, mais sûrement, invariablement.
La chaleur presque brûlante d’une main aveugle qui se posait sur son front et rabattait ses cheveux en arrière, comme un rappel à l’ordre, lui fit clore ses yeux. Ne penser à rien. Vider son esprit. Respirer la quiétude, pour une fois, sans subir les tourments.
Il ne lui fallut plus de temps pour retrouver son calme. La simple évocation de sa proximité lui permettait de s’échapper dans le vide. Le temps n’avait plus d’importance. Elle retrouvait un souffle… un bref instant.
En cet instant, il n’y avait plus que lui, elle, et les autres… pouvaient bien aller se faire foutre.
Comment oublier le choix qui lui fut imposé ? Comment trouver le sommeil alors que tout son être était tourmenté, déchiré, écorché. Elle avait beau se recroqueviller sur elle-même, se blottir un peu plus contre ce corps qui la serrait dans ses bras, le froid la gagnait, comme s’il n’avait été extérieur, mais intérieur, comme si il provenait de sa chaire, ou même au-delà, de son âme.
Qu’était-elle au juste ? La personne froide, silencieuse et énigmatique dont tous ses frères semblaient penser. Ou une flamme ardente, insaisissable, qui pouvait se relever aussi dangereuse que réconfortante ? Simplement, les deux à la fois.
Elle était le froid et le feu. Elle était le givre et la lave. La glace et les flammes, la tempête et la fournaise, l’iceberg et l’âtre…
Elle était tout cela, ces deux façades, ces deux masques.
Mais en cet instant, elle était surtout perdue. Il l’avait saisit et l’avait placé, contre son gré, dans un labyrinthe, qui ne possédait, le pensait-elle, que deux sorties et la menaient à son invariable échec. Si au final, l’issue était la même, qu’est-ce que cela changerait d’en choisir l’une ou l’autre, de se résigner et d’avancer puisque les murs de son dédale se refermaient peu à peu sur elle ?
Rien.
Le seul choix qu’elle possédait vraiment n’était pas la conséquence, mais la cause.
« Si vous pensez qu’il n’y a aucune solution à votre problème, c’est que vous ne regardez pas cela sous le bon angle. »
Y’en avait-il seulement un autre ? Et auquel cas, une troisième sortie était dissimulée quelque part, elle ne possèderait jamais d’assez de temps pour la trouver.
Son souffle s’écourtait, son cœur ralentissait au fur et à mesure que ses pensées se perdaient dans les affres de son désespoir. Son unique sortie se résumait à sa mort, et elle avait entre les mains la dague qui allait mordre son cœur. Le tout était de savoir, à qui elle allait confier les derniers instants de sa vie ? Contre qui voulait-elle fermer les yeux sur la véritable éternité ?
Elle ne parvenait pas à choisir, à se décider, tant de chose inaccomplie. Elle ne parvenait pas à se résoudre et pourtant, l’étau du temps se resserrait lentement, mais sûrement, invariablement.
La chaleur presque brûlante d’une main aveugle qui se posait sur son front et rabattait ses cheveux en arrière, comme un rappel à l’ordre, lui fit clore ses yeux. Ne penser à rien. Vider son esprit. Respirer la quiétude, pour une fois, sans subir les tourments.
Il ne lui fallut plus de temps pour retrouver son calme. La simple évocation de sa proximité lui permettait de s’échapper dans le vide. Le temps n’avait plus d’importance. Elle retrouvait un souffle… un bref instant.
En cet instant, il n’y avait plus que lui, elle, et les autres… pouvaient bien aller se faire foutre.
Eryka- Bourreau de l'Ephémère
- Messages : 178
Date d'inscription : 21/10/2010
Age : 38
Re: (Histoire) Lui, elle et les autres...
Une douce lueur bleutée filtrait à travers le léger voile qui occultait la fenêtre de la chambre, caressant doucement le visage éveillé d'Eryka, dont les yeux rivés sur le plafond ne parvenait à se clore pour trouver le sommeil. La nuit dernière non plus n'avait pas était une agréable compagne pour la bercer en son sein et la conduire au royaume des songes, malgré que les témoignages de certains auraient pu assurer le contraire...
Le silence qui régnait dans la pièce n'était perturbé que par une respiration marquée d'un corps endormi non loin d'elle, hors de cela : rien. Le hululement d'une chouette, occasionnellement peut-être, perchée sur l'un des arbres qui bordaient en ceinture l'Enclave Cénarienne dans laquelle ils s'étaient arrétés après un entrainement peu fatiguant mais riche.
Prudemment, elle s'extrada de son lit, dès qu'elle fut lassée de compter en boucle, le nombre de rainures que comptait le plafond boisé, s'habilla promptement sans armes toutefois, et sortit de l'auberge qui les avait acceuillit, sous le regard à moitié endormie de la tenancière derrière le comptoir, le nez piquant sur son livre de compte. L'immense puits de lune au milieu de la clairière renvoyait une aura cyan-nacré en pâles volutes de ses eaux claires, s'élevant vers le ciel, où les feuilles éparses tamisaient le doux écho de lumière de la lune, comme un miroir illusoire.
Son regard se porta immédiatement sur le sol, à peine eut-elle fait un seul pas sur la mousse verte qui caractérisait les parages, clairsemés de fleurs violines et lilas.
Ce lieu, cet endroit...
Il ressemblait presque à celui qu'elle s'était forgée dans ses rêves, pour se protéger des cauchemars.
Ce théâtre idyllique qui l'abritait, logé dans un coin de son esprit, rangé avec l'espoir et le fantasme.
Tous ses sens se mirent alors en éveil.
Le murmure carillonnant du vent qui sillonait à travers les branches.
Le balai étincelant de la magie véritable ou chimérique.
Les effluves sucrées et sauvages des bourgeons ballotés par les brises nocturnes.
Les parfums odorants partageant volontiers les arômes de leur coeur sur son palais.
Mais il manquait quelque chose...
Il ne lui fallut que peu de temps pour retirer ses bottes, les abandonnant sur le perron de la bâtisse, avant de fouler, nu-pied, le sol légèrement baigné par une rosée post-matinale.
Inspirer... Expirer... Vivre.
Trouvant refuge au creux d'une racine épaisse et proéminente, à l'abris des regards noctambules, elle se laissa aller à ses pensées. Les visions irréelles revoyaient sa fille qui lui adressait un regard garnis de la colère et du mépris qui sied si bien aux enfants de son âge, balayant rapidement celui de ses seuls souvenirs, ravissant, souriant.
Un frisson.
Comme un souffle imaginaire à son oreille qui la rappelait à l'ordre. Une voix chaude et rassurante.
Un jour, elle emmènera Eileen ici. Et comme dans ses souvenirs, l'enfant tentera d'attraper ces papillons de lumière entre ses mains glacés par une précédante course effrénée. Elle cherchera à grimper aux arbres dans le vain espoir d'imiter l'écureuil aperçut un peu plus tôt, au cours d'une promenade. Elle rajoutera la touche finale aux chocolats préparés avec sa mère, le regard brûlant déjà d'envie de les engloutir tout entier...
Cet endroit était celui qui lui fallait pour lui et elles.
Le silence qui régnait dans la pièce n'était perturbé que par une respiration marquée d'un corps endormi non loin d'elle, hors de cela : rien. Le hululement d'une chouette, occasionnellement peut-être, perchée sur l'un des arbres qui bordaient en ceinture l'Enclave Cénarienne dans laquelle ils s'étaient arrétés après un entrainement peu fatiguant mais riche.
Prudemment, elle s'extrada de son lit, dès qu'elle fut lassée de compter en boucle, le nombre de rainures que comptait le plafond boisé, s'habilla promptement sans armes toutefois, et sortit de l'auberge qui les avait acceuillit, sous le regard à moitié endormie de la tenancière derrière le comptoir, le nez piquant sur son livre de compte. L'immense puits de lune au milieu de la clairière renvoyait une aura cyan-nacré en pâles volutes de ses eaux claires, s'élevant vers le ciel, où les feuilles éparses tamisaient le doux écho de lumière de la lune, comme un miroir illusoire.
Son regard se porta immédiatement sur le sol, à peine eut-elle fait un seul pas sur la mousse verte qui caractérisait les parages, clairsemés de fleurs violines et lilas.
Ce lieu, cet endroit...
Il ressemblait presque à celui qu'elle s'était forgée dans ses rêves, pour se protéger des cauchemars.
Ce théâtre idyllique qui l'abritait, logé dans un coin de son esprit, rangé avec l'espoir et le fantasme.
Tous ses sens se mirent alors en éveil.
Le murmure carillonnant du vent qui sillonait à travers les branches.
Le balai étincelant de la magie véritable ou chimérique.
Les effluves sucrées et sauvages des bourgeons ballotés par les brises nocturnes.
Les parfums odorants partageant volontiers les arômes de leur coeur sur son palais.
Mais il manquait quelque chose...
Il ne lui fallut que peu de temps pour retirer ses bottes, les abandonnant sur le perron de la bâtisse, avant de fouler, nu-pied, le sol légèrement baigné par une rosée post-matinale.
Inspirer... Expirer... Vivre.
Trouvant refuge au creux d'une racine épaisse et proéminente, à l'abris des regards noctambules, elle se laissa aller à ses pensées. Les visions irréelles revoyaient sa fille qui lui adressait un regard garnis de la colère et du mépris qui sied si bien aux enfants de son âge, balayant rapidement celui de ses seuls souvenirs, ravissant, souriant.
Un frisson.
Comme un souffle imaginaire à son oreille qui la rappelait à l'ordre. Une voix chaude et rassurante.
Un jour, elle emmènera Eileen ici. Et comme dans ses souvenirs, l'enfant tentera d'attraper ces papillons de lumière entre ses mains glacés par une précédante course effrénée. Elle cherchera à grimper aux arbres dans le vain espoir d'imiter l'écureuil aperçut un peu plus tôt, au cours d'une promenade. Elle rajoutera la touche finale aux chocolats préparés avec sa mère, le regard brûlant déjà d'envie de les engloutir tout entier...
Cet endroit était celui qui lui fallait pour lui et elles.
Eryka- Bourreau de l'Ephémère
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Date d'inscription : 21/10/2010
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