[BG] La Dame de Coeur
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[BG] La Dame de Coeur
Quelque part, ailleurs, un songe du passé, du présent, et les prémices d'un avenir...
Le son des grelots se fait entendre dans la rue. Le pied léger, le sourire malin aux lèvres, une elfe s'avance d'un pas nonchalant, avançant telle une brise parfumée au milieu des passants. Dans ses mains des cartes vont et viennent, intrigantes. L'elfe semble les manier tout aussi naturellement qu'elle respire, et dans ses cheveux les grelots et clochettes finissent de donner a sa silhouette une allure irréelle.
Qui est-elle? D'où vient-elle? Que veut-elle? Nul ne le sais. Car dans la foule va et vient le bruit des grelots de Nelapsi Thil'Nessa.
Il y a bien longtemps, en Orneval...
-Maman maman! Bonjour maman!
Une petite elfe aux long cheveux couleur nuit court, les pieds nus sur le plancher de la maison familiale. Elle court jusqu'aux genou d'une belle grande elfe, dont la chevelure blanche semble couler tel une cascade de perle jusque sur le sol. Cette elfe sourit sans baisser les yeux sur l'enfant près d'elle, les yeux rivés sur la table a laquelle elle est assise.
-Bonjour, ma fille... sa voix est douce et mélodieuse.
-Qu'est-ce que tu fais maman? Encore les cartes? Elles te racontent quoi aujourd'hui? Hein, dit moi!
La grande elfe éclate de rire, un rire de cristal et prend sa fille sur ses genoux, lui montrant le tirage de carte d'un large mouvement de main.
-Elles me disent... qu'un petit feu-follet va venir déranger sa mère et éclairer sa journé. Elles me disent aussi, que le soleil brillera, et que tout ira bien aujourd'hui...
L'enfant sourit a sa mère, et regarde les cartes de ses grands yeux innocent. Nelapsi, car c'est son nom, ne sait pas ce que veulent dire les cartes, elles ne sait pas ce qu'elles sont. Tout ce qu'elle sait, c'est que sa mère elle les comprend, et que les cartes sont toujours gentilles, car elles ne prédisent jusqu'alors que du bien a sa maman...
Mais le destin est changeant, et le bonheur bascule souvent de façon aussi radicale qu'irrémédiable...
Quelques années passent, Nelapsi n'est encore qu'une enfant, et pourtant...
-Maman maman! Bonjour maman! Qu'est-ce que.. Oh!...
La petite s'approche doucement de sa mère, qui a les yeux rivés sur les cartes. Il n'y a plus son doux sourire sur ses lèvres.
-Maman? Qu'est-ce qu'il se passe maman? Pourquoi tu pleure?
Nelapsi regarde les cartes, puis a nouveau sa mère.
-Les cartes sont méchantes aujourd'hui?...
La grande elfe blanche se lève et prend sa fille dans ses bras.
-Non.. Non ma chérie... Les cartes ne sont pas méchantes. Elles ne sont jamais méchantes... C'est les autres qui sont méchants. Et là, les cartes m'avertissent que les méchants vont venir...
La grande elfe monte jusqu'à sa chambre, et pose sa fille sur le lit. Elle se met a genou devant elle et la regarde dans les yeux. Malgré les larmes qui coulent sur ses joues, elle sourit. Elle passe doucement une main dans les cheveux de l'enfant.
-Les méchants vont venir, mais tu ne dois pas avoir peur... Tu vas rester ici, cachée, jusqu'à ce que la nuit revienne. Regarde par la fenêtre. Il est bientôt midi. Ne quitte pas cette pièce jusqu'à ce que la nuit tombe.
Elle caresse la joue de sa fille.
-Promet-moi de bien écouter, et de ne pas sortir d'ici avant la nuit..
-Je te le promet maman... Mais, pourquoi? Et toi tu vas faire quoi? Tu va jouer a cache-cache aussi?
La grande elfe rit, d'un rire mélancolique.
-Non ma chérie... Maman va rester en bas, et quand les méchants viendront, elle va les retenir, et leur dire de s'en aller. Et puis elle rejoindra papa...
La petite ouvre de grands yeux.
-Papa?! Mais.. maman.. papa il est.. il est m...
La grande elfe pose un doigt sur les lèvres de sa fille.
-Je sais ma chérie.. Je sais... Maintenant, dors mon ange. Dors, et pardonne-nous...
Doucement elle pose sa main sur le front de sa fille, et prononce une phrase en druidique. L'enfant sombre alors dans le sommeil.
La grande elfe prend sa fille dans ses bras, et la couche dans l'armoire de la chambre. Elle lui met une couverture, puis lui dépose un baiser sur le front, avant de fermer la porte et de la verrouiller avec des sarments.
Dans un murmure:
-Veillez sur mon enfant, sarments de la vie, et quand je ne serai plus, libérez la et disparaissez...
Puis elle sort de la chambre, refermant la porte derrière elle. On peut entendre ses pas qui s'éloigne et s'évanouissent dans le silence...
Lorsque Nelapsi ouvre les yeux, il fait noir. Elle se redresse.
-Maman?
Comme une réponse, la porte de l'armoire s'ouvre. Lentement, l'enfant se lève et regarde autour d'elle. La chambre est vide. Dans la maison, un silence lourd s'est installé. Même les oiseaux, a l'extérieur, se sont tue. Nelapsi ouvre la porte et sort de la chambre. Lentement elle descend les grands escaliers de bois, vers la pièce principale.
-Maman?! Mam.. Oh!
Elle se fige sur la dernière marche, et ouvre des yeux effrayés. Devant elle, la table a laquelle sa mère s'asseyait pour tirer les cartes est renversée. Les tableau des murs sont déchires, les coussins éventrés, les meubles brisés.
Et au milieu des débris, baignant dans une mare de sang, sa mere, vêtue de sa belle robe blanche.
Nelapsi se précipite vers elle, ses petits pieds se trempant de sang. Elle s'agenouille près du corps de la belle grande elle. Son ventre est déchiqueté, mais son visage, lui, semble serein, comme si elle ne faisait que dormir.
La petite prend sa mère par les épaules et la secoue doucement.
-Maman? Maman réveille-toi ! Où ils sont les méchants? Ils sont partis? Et pourquoi tu dors? Et pour y-a du sang? Et.. Maman réveille-toi!
Puis la petit éclate en sanglot et pose sa tête sur la poitrine de sa mère.
-Maman... Maman...
Elle reste ainsi plusieurs heures, pleurant en silence. Dehors, la nuit est bien avancée, et une lune rousse éclaire la terre.
Finalement, Nelapsi se redresse, les yeux rougit par les larmes. Elle jette un regard perdu sur la pièce. Elle dois partir. Les méchant vont revenir.
Elle ne savait pas pourquoi, mais c'était comme si une voix lui murmurait dans sa tête de partir. Elle se releva, la robe tachée du sang de sa mère. Quelque chose dans la main de sa mère attira son regard. Elle se pencha, et saisit l'objet. C'était une carte. La Dame de Cœur, une des cartes peintes a la main de sa mère. La carte était tachée de sang.
Lorsqu'elle posa les yeux sur elle, elle entendit une voix dans sa tête:
« Fuis, pauvre enfant! »
Nelapsi partit alors en courant, sortant de sa maison et s'enfonçant entre les arbres, sans savoir où aller. Elle courut ainsi longtemps, jusqu'à ce qu'elle tombe de fatigue au bord d'une route. Elle s'évanouit, serrant dans sa main la carte de sa mère.
Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouvait dans une espèce de roulotte en bois sombre. A coté d'elle, une
femme poilue et cornue, d'une race qu'elle n'avait jamais vue, veillait. Nelapsi ouvrit de grands yeux. La femme poilue et cornue remarqua qu'elle était réveillée, et lui sourit. Elle lui parla d'une voix douce, mais dans une langue que la petite, tétanisée, ne comprenait pas. Nelapsi se cacha sous la couverture qui lui avait été donnée, seule ses deux grandes oreilles dépassaient. Cela sembla amuser l'étrange femme, qui appela quelqu'un a l'entrée de la roulotte. Nelapsi jeta un œil prudent, et vit un grand elfe entrer. Il avait de longs cheveux verts qui lui tombaient sur les épaules, et son visage reflétait la bonté et la sereinement même.
Il s'approcha d'elle, et sourit. Il lui parla dans sa langue, d'une voix mélodieuse.
« Tu te réveille enfin, petite souris. Nous étions inquiets. »
Nelapsi le regarda, la bouche ouverte, l'air perdu. Son air égaré fit rire l'elfe, qui s'installa près d'elle.
« Tu ne crains rien ici. Bien que les temps soient trouble, tu as été recueillie par une des rares caravanes qui cherchent la tranquillité loin des conflits... Nous t'avons trouvé endormie au pieds d'un arbre. »
Alors, la scène revint dans l'esprit de la gamine, comme un flash douloureux. Elle revit sa maison, sa mère, le sang, la carte. Nelapsi fondit en larme, et cacha sont visage dans la chemise de l'elfe. Elle sanglotait.
« Maman... Maman... »
L'elfe soupira, posant une main apaisante sur la tête de l'enfant.
« Tu ne crains plus rien ici mon enfant. Tout ira bien.... »
Ainsi, la petite troupe avait recueillie l'enfant égarée. L'elfe s'appelait Dölané, et dirigeait la troupe. C'était a l'origine un ermite, qui avait choisit de former une sorte de cocon au milieu des guerres et des flots de sang. Peu à peu, des tauren pacifistes l'avaient rejoint, et quelques elfes artistes qui aspiraient à un peu de gaité dans ce monde en feu. La troupe allait de village en village, ou plutôt de villages en flammes en villages rasés, essayant de donner un peu de bonheur et d'espoir, tout en tentant de survivre tant bien que mal.
C'étaient surtout des musiciens, et des acrobates. Les taurens, toutes des femmes, prodiguaient des soins et des réconforts bienveillant quand elles le pouvaient. Les elfes, des marginaux certains a leur race, jonglaient pour redonner le sourire aux désœuvrées.
C'est dans cet univers pour le moins étrange et instable que grandit Nelapsi. Elle apprit l'art de la contorsion, enseigné par Dölané, en même temps que le maniement des cartes à jouer. Elle avait gardé cette fascination pour les cartes de sa mère.
La troupe comptait également un troll. Un vieux chaman, continuellement défoncé à la feuillerêve. Il avait étrangement prit Nelapsi en affection, surement qu'au travers des brumes de la drogue il ne remarquait pas ses grandes oreilles. Ce vieux troll passait beaucoup de temps a enseigner des choses a Nelapsi, lui enseignant d'abord les bases de sa langue sous la surveillant de Dölané, puis l'initiant aux bases du vaudou, principalement parce que la gamine était fascinée par les petites poupées de chiffon.
Les années passèrent. Nelapsi mûrit, apprenant les rudiments des langues troll et orc. Puis, comme souvent en ce monde tourmenté, le petit univers de bonheur fini par s'écrouler.
La petite troupe avait parcouru les terres, toujours fuyant vers le sud. Une nuit, alors qu'elle était dans les Salines pour la nuit, un groupe d'orc monstrueux leur étaient tombés dessus, réduisant les tentes en cendre, tuant la moitié de la troupe, mettant un cage les survivant. Nelapsi était de ceux là. Elle fut réduite en esclavage, servant les monstres de la troupe, jusqu'à ce qu'elle les lasse, ou qu'elle meurt de maladies diverses. Ses ajournés et ses nuits étaient des clavaires, fouettée jusqu'au sang juste par amusement.
Puis, une nuit, alors que les orcs ivres morts dormaient a point fermés, Nelapsi crocheta la serrure rouillée de sa cage, et s'en échappa s'en bruit. Se glissant au milieu des ombres, elle ramassa une rapière et se dirigeât vers la tente du leur chef, celui là-même qui prenait tant de plaisir a l'entendre hurler. L'orc ivre comatait dans son lit. Nelapsi se plaça sur lui et colla la lame a sa gorge. Le contacte entre la peau et l'acier réveilla les sens de l'orc, qui ouvrit des yeux brumeux sur le visage de l'elfe.
Nelapsi le regarda, et lui sourit. Un sourire calme, froid, terrifiant pour un orc encore sous les jupes de la fée Ivresse.
L'elfe lui parla d'une voix effrayante.
-Pour tous ces coups de fouets, pour toutes ces marques portées sur mon corps, pour tous ces massacres... Pour tout ça, tu va payer. Et tu sera le premier d'une longue série de destins, qui auront croisé le chemin de la Dame de Coeur...
Elle éclata d'un rire cristallin, et se pencha lentement vers l'orc, la carte de la Dame de Coeur emmêlée dans ses cheveux...
Le lendemain matin, l'orc fut retrouvé mort, le corps lacéré de toutes part.
Et a l'entrée d'un village gobelin, bien loin du lieu maudit, une grande elfe au sourire malicieux s'avançait, un paquet de carte dans les mains, la Dame de Coeur au milieu, et dans ses cheveux tintait le premier grelot d'une longue série sanglante. La valse des cartes avait commencé.
Et elle allait s'étendre bien plus loin que Nelapsi l'aurait voulu.
Elle avait entrepris un marcher, avec un troll trafiquant d'arme. Celui-ci possédait une dague ancienne, finement taillée. Nelapsi désirait acquérir cette arme et avait de grands palabres avec lui, bien que sa connaissance de la langue soit encore rudimentaire.
Un jour, alors que le troll l'avait invité a prendre place dans sa tente, le temps qu'il lui apporte l'arme, Nelapsi entendit comme une voix sourde lui parler, l'appeler. Elle était pourtant seule dans la tente, et parcouru les lieux du regard. Ses yeux se posèrent sur une carte posée sur un vieux coffre. Nelapsi se glissa vers elle et la pris, puis s'enfuit. Et après cela... le noir. Un noir effrayant, vide, lugubre, percé quelque fois par des flash.
Jusqu'à son réveil, enchainée, dans la maison de l'Éphémère, au milieu de personnes dont elle ne comprenait pas la langue, un demi siècle plus tard.
Elle espérait voir son périple s'achever. Mais ce n'en était que le commencement.... A suivre.
Le son des grelots se fait entendre dans la rue. Le pied léger, le sourire malin aux lèvres, une elfe s'avance d'un pas nonchalant, avançant telle une brise parfumée au milieu des passants. Dans ses mains des cartes vont et viennent, intrigantes. L'elfe semble les manier tout aussi naturellement qu'elle respire, et dans ses cheveux les grelots et clochettes finissent de donner a sa silhouette une allure irréelle.
Qui est-elle? D'où vient-elle? Que veut-elle? Nul ne le sais. Car dans la foule va et vient le bruit des grelots de Nelapsi Thil'Nessa.
Il y a bien longtemps, en Orneval...
-Maman maman! Bonjour maman!
Une petite elfe aux long cheveux couleur nuit court, les pieds nus sur le plancher de la maison familiale. Elle court jusqu'aux genou d'une belle grande elfe, dont la chevelure blanche semble couler tel une cascade de perle jusque sur le sol. Cette elfe sourit sans baisser les yeux sur l'enfant près d'elle, les yeux rivés sur la table a laquelle elle est assise.
-Bonjour, ma fille... sa voix est douce et mélodieuse.
-Qu'est-ce que tu fais maman? Encore les cartes? Elles te racontent quoi aujourd'hui? Hein, dit moi!
La grande elfe éclate de rire, un rire de cristal et prend sa fille sur ses genoux, lui montrant le tirage de carte d'un large mouvement de main.
-Elles me disent... qu'un petit feu-follet va venir déranger sa mère et éclairer sa journé. Elles me disent aussi, que le soleil brillera, et que tout ira bien aujourd'hui...
L'enfant sourit a sa mère, et regarde les cartes de ses grands yeux innocent. Nelapsi, car c'est son nom, ne sait pas ce que veulent dire les cartes, elles ne sait pas ce qu'elles sont. Tout ce qu'elle sait, c'est que sa mère elle les comprend, et que les cartes sont toujours gentilles, car elles ne prédisent jusqu'alors que du bien a sa maman...
Mais le destin est changeant, et le bonheur bascule souvent de façon aussi radicale qu'irrémédiable...
Quelques années passent, Nelapsi n'est encore qu'une enfant, et pourtant...
-Maman maman! Bonjour maman! Qu'est-ce que.. Oh!...
La petite s'approche doucement de sa mère, qui a les yeux rivés sur les cartes. Il n'y a plus son doux sourire sur ses lèvres.
-Maman? Qu'est-ce qu'il se passe maman? Pourquoi tu pleure?
Nelapsi regarde les cartes, puis a nouveau sa mère.
-Les cartes sont méchantes aujourd'hui?...
La grande elfe blanche se lève et prend sa fille dans ses bras.
-Non.. Non ma chérie... Les cartes ne sont pas méchantes. Elles ne sont jamais méchantes... C'est les autres qui sont méchants. Et là, les cartes m'avertissent que les méchants vont venir...
La grande elfe monte jusqu'à sa chambre, et pose sa fille sur le lit. Elle se met a genou devant elle et la regarde dans les yeux. Malgré les larmes qui coulent sur ses joues, elle sourit. Elle passe doucement une main dans les cheveux de l'enfant.
-Les méchants vont venir, mais tu ne dois pas avoir peur... Tu vas rester ici, cachée, jusqu'à ce que la nuit revienne. Regarde par la fenêtre. Il est bientôt midi. Ne quitte pas cette pièce jusqu'à ce que la nuit tombe.
Elle caresse la joue de sa fille.
-Promet-moi de bien écouter, et de ne pas sortir d'ici avant la nuit..
-Je te le promet maman... Mais, pourquoi? Et toi tu vas faire quoi? Tu va jouer a cache-cache aussi?
La grande elfe rit, d'un rire mélancolique.
-Non ma chérie... Maman va rester en bas, et quand les méchants viendront, elle va les retenir, et leur dire de s'en aller. Et puis elle rejoindra papa...
La petite ouvre de grands yeux.
-Papa?! Mais.. maman.. papa il est.. il est m...
La grande elfe pose un doigt sur les lèvres de sa fille.
-Je sais ma chérie.. Je sais... Maintenant, dors mon ange. Dors, et pardonne-nous...
Doucement elle pose sa main sur le front de sa fille, et prononce une phrase en druidique. L'enfant sombre alors dans le sommeil.
La grande elfe prend sa fille dans ses bras, et la couche dans l'armoire de la chambre. Elle lui met une couverture, puis lui dépose un baiser sur le front, avant de fermer la porte et de la verrouiller avec des sarments.
Dans un murmure:
-Veillez sur mon enfant, sarments de la vie, et quand je ne serai plus, libérez la et disparaissez...
Puis elle sort de la chambre, refermant la porte derrière elle. On peut entendre ses pas qui s'éloigne et s'évanouissent dans le silence...
Lorsque Nelapsi ouvre les yeux, il fait noir. Elle se redresse.
-Maman?
Comme une réponse, la porte de l'armoire s'ouvre. Lentement, l'enfant se lève et regarde autour d'elle. La chambre est vide. Dans la maison, un silence lourd s'est installé. Même les oiseaux, a l'extérieur, se sont tue. Nelapsi ouvre la porte et sort de la chambre. Lentement elle descend les grands escaliers de bois, vers la pièce principale.
-Maman?! Mam.. Oh!
Elle se fige sur la dernière marche, et ouvre des yeux effrayés. Devant elle, la table a laquelle sa mère s'asseyait pour tirer les cartes est renversée. Les tableau des murs sont déchires, les coussins éventrés, les meubles brisés.
Et au milieu des débris, baignant dans une mare de sang, sa mere, vêtue de sa belle robe blanche.
Nelapsi se précipite vers elle, ses petits pieds se trempant de sang. Elle s'agenouille près du corps de la belle grande elle. Son ventre est déchiqueté, mais son visage, lui, semble serein, comme si elle ne faisait que dormir.
La petite prend sa mère par les épaules et la secoue doucement.
-Maman? Maman réveille-toi ! Où ils sont les méchants? Ils sont partis? Et pourquoi tu dors? Et pour y-a du sang? Et.. Maman réveille-toi!
Puis la petit éclate en sanglot et pose sa tête sur la poitrine de sa mère.
-Maman... Maman...
Elle reste ainsi plusieurs heures, pleurant en silence. Dehors, la nuit est bien avancée, et une lune rousse éclaire la terre.
Finalement, Nelapsi se redresse, les yeux rougit par les larmes. Elle jette un regard perdu sur la pièce. Elle dois partir. Les méchant vont revenir.
Elle ne savait pas pourquoi, mais c'était comme si une voix lui murmurait dans sa tête de partir. Elle se releva, la robe tachée du sang de sa mère. Quelque chose dans la main de sa mère attira son regard. Elle se pencha, et saisit l'objet. C'était une carte. La Dame de Cœur, une des cartes peintes a la main de sa mère. La carte était tachée de sang.
Lorsqu'elle posa les yeux sur elle, elle entendit une voix dans sa tête:
« Fuis, pauvre enfant! »
Nelapsi partit alors en courant, sortant de sa maison et s'enfonçant entre les arbres, sans savoir où aller. Elle courut ainsi longtemps, jusqu'à ce qu'elle tombe de fatigue au bord d'une route. Elle s'évanouit, serrant dans sa main la carte de sa mère.
Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouvait dans une espèce de roulotte en bois sombre. A coté d'elle, une
femme poilue et cornue, d'une race qu'elle n'avait jamais vue, veillait. Nelapsi ouvrit de grands yeux. La femme poilue et cornue remarqua qu'elle était réveillée, et lui sourit. Elle lui parla d'une voix douce, mais dans une langue que la petite, tétanisée, ne comprenait pas. Nelapsi se cacha sous la couverture qui lui avait été donnée, seule ses deux grandes oreilles dépassaient. Cela sembla amuser l'étrange femme, qui appela quelqu'un a l'entrée de la roulotte. Nelapsi jeta un œil prudent, et vit un grand elfe entrer. Il avait de longs cheveux verts qui lui tombaient sur les épaules, et son visage reflétait la bonté et la sereinement même.
Il s'approcha d'elle, et sourit. Il lui parla dans sa langue, d'une voix mélodieuse.
« Tu te réveille enfin, petite souris. Nous étions inquiets. »
Nelapsi le regarda, la bouche ouverte, l'air perdu. Son air égaré fit rire l'elfe, qui s'installa près d'elle.
« Tu ne crains rien ici. Bien que les temps soient trouble, tu as été recueillie par une des rares caravanes qui cherchent la tranquillité loin des conflits... Nous t'avons trouvé endormie au pieds d'un arbre. »
Alors, la scène revint dans l'esprit de la gamine, comme un flash douloureux. Elle revit sa maison, sa mère, le sang, la carte. Nelapsi fondit en larme, et cacha sont visage dans la chemise de l'elfe. Elle sanglotait.
« Maman... Maman... »
L'elfe soupira, posant une main apaisante sur la tête de l'enfant.
« Tu ne crains plus rien ici mon enfant. Tout ira bien.... »
Ainsi, la petite troupe avait recueillie l'enfant égarée. L'elfe s'appelait Dölané, et dirigeait la troupe. C'était a l'origine un ermite, qui avait choisit de former une sorte de cocon au milieu des guerres et des flots de sang. Peu à peu, des tauren pacifistes l'avaient rejoint, et quelques elfes artistes qui aspiraient à un peu de gaité dans ce monde en feu. La troupe allait de village en village, ou plutôt de villages en flammes en villages rasés, essayant de donner un peu de bonheur et d'espoir, tout en tentant de survivre tant bien que mal.
C'étaient surtout des musiciens, et des acrobates. Les taurens, toutes des femmes, prodiguaient des soins et des réconforts bienveillant quand elles le pouvaient. Les elfes, des marginaux certains a leur race, jonglaient pour redonner le sourire aux désœuvrées.
C'est dans cet univers pour le moins étrange et instable que grandit Nelapsi. Elle apprit l'art de la contorsion, enseigné par Dölané, en même temps que le maniement des cartes à jouer. Elle avait gardé cette fascination pour les cartes de sa mère.
La troupe comptait également un troll. Un vieux chaman, continuellement défoncé à la feuillerêve. Il avait étrangement prit Nelapsi en affection, surement qu'au travers des brumes de la drogue il ne remarquait pas ses grandes oreilles. Ce vieux troll passait beaucoup de temps a enseigner des choses a Nelapsi, lui enseignant d'abord les bases de sa langue sous la surveillant de Dölané, puis l'initiant aux bases du vaudou, principalement parce que la gamine était fascinée par les petites poupées de chiffon.
Les années passèrent. Nelapsi mûrit, apprenant les rudiments des langues troll et orc. Puis, comme souvent en ce monde tourmenté, le petit univers de bonheur fini par s'écrouler.
La petite troupe avait parcouru les terres, toujours fuyant vers le sud. Une nuit, alors qu'elle était dans les Salines pour la nuit, un groupe d'orc monstrueux leur étaient tombés dessus, réduisant les tentes en cendre, tuant la moitié de la troupe, mettant un cage les survivant. Nelapsi était de ceux là. Elle fut réduite en esclavage, servant les monstres de la troupe, jusqu'à ce qu'elle les lasse, ou qu'elle meurt de maladies diverses. Ses ajournés et ses nuits étaient des clavaires, fouettée jusqu'au sang juste par amusement.
Puis, une nuit, alors que les orcs ivres morts dormaient a point fermés, Nelapsi crocheta la serrure rouillée de sa cage, et s'en échappa s'en bruit. Se glissant au milieu des ombres, elle ramassa une rapière et se dirigeât vers la tente du leur chef, celui là-même qui prenait tant de plaisir a l'entendre hurler. L'orc ivre comatait dans son lit. Nelapsi se plaça sur lui et colla la lame a sa gorge. Le contacte entre la peau et l'acier réveilla les sens de l'orc, qui ouvrit des yeux brumeux sur le visage de l'elfe.
Nelapsi le regarda, et lui sourit. Un sourire calme, froid, terrifiant pour un orc encore sous les jupes de la fée Ivresse.
L'elfe lui parla d'une voix effrayante.
-Pour tous ces coups de fouets, pour toutes ces marques portées sur mon corps, pour tous ces massacres... Pour tout ça, tu va payer. Et tu sera le premier d'une longue série de destins, qui auront croisé le chemin de la Dame de Coeur...
Elle éclata d'un rire cristallin, et se pencha lentement vers l'orc, la carte de la Dame de Coeur emmêlée dans ses cheveux...
Le lendemain matin, l'orc fut retrouvé mort, le corps lacéré de toutes part.
Et a l'entrée d'un village gobelin, bien loin du lieu maudit, une grande elfe au sourire malicieux s'avançait, un paquet de carte dans les mains, la Dame de Coeur au milieu, et dans ses cheveux tintait le premier grelot d'une longue série sanglante. La valse des cartes avait commencé.
Et elle allait s'étendre bien plus loin que Nelapsi l'aurait voulu.
Elle avait entrepris un marcher, avec un troll trafiquant d'arme. Celui-ci possédait une dague ancienne, finement taillée. Nelapsi désirait acquérir cette arme et avait de grands palabres avec lui, bien que sa connaissance de la langue soit encore rudimentaire.
Un jour, alors que le troll l'avait invité a prendre place dans sa tente, le temps qu'il lui apporte l'arme, Nelapsi entendit comme une voix sourde lui parler, l'appeler. Elle était pourtant seule dans la tente, et parcouru les lieux du regard. Ses yeux se posèrent sur une carte posée sur un vieux coffre. Nelapsi se glissa vers elle et la pris, puis s'enfuit. Et après cela... le noir. Un noir effrayant, vide, lugubre, percé quelque fois par des flash.
Jusqu'à son réveil, enchainée, dans la maison de l'Éphémère, au milieu de personnes dont elle ne comprenait pas la langue, un demi siècle plus tard.
Elle espérait voir son périple s'achever. Mais ce n'en était que le commencement.... A suivre.
Dernière édition par Nelapsi le Mar 19 Oct - 22:09, édité 1 fois
Nelapsi- Contorsionniste
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