(Histoire) Un dernier rêve
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(Histoire) Un dernier rêve
" Bouh "
La chute est brusque... la perspective du vide est moins effrayante que la perte de contrôle. A vrai dire on a pas réellement le temps d'être surpris. Le cœur se révulse... menace de lâcher.
Calème n'a pas réellement le temps de se rendre compte qu'une liane est attaché à sa cheville et qu'elle le rattrape dans sa chute. Il ne remarque que le mur solide vers lequel il est projeté par effet de balancier. Le noir et la douleur se confondent... le rideau qui tombe sur cette scène a une qualité liquide. Il est rouge... sombre et ferreux.
Il y a un long flottement, Calème sait qu'il rêve. Il perçoit une douleur sourde à la frontière de sa conscience, à peine un papillon qui cogne sur une fenêtre. Quelque chose de poignant qui écrase sa pensée, la distord... il ne reste déjà plus rien de lui.
Nu sur une scène étrangère et familière à la fois il tente, encore, de jouer son propre rôle. Il porte le masque de son visage. Droit, raide comme dans les exercices de Therod il toise un public ombrageux composé de silhouette qui le narguent. Son petit cœur est broyé par la frustration bizarre de chercher en soi quelque chose qu'on ne peut atteindre.
Encore inanimé il est forcé de subir le mur de présences informes qui lui rappellent péniblement sa propre inconsistance. Il attend un signal... une impulsion, de l'inspiration... de l'émotion ! N'importe quoi... un rythme... des notes. Une voix...
Sans Grâce il n'y a guère de vie. Mais avec juste un peu de cette musique profonde et ancienne qui jaillit de son inconscient ( https://www.youtube.com/watch?v=GKQvujyAplU ) il réapprend le mouvement.
D'abord le mouvement puis la vie. Et en transition : le rire. D'abord doux et merveilleux il chute sur lui même et finit presque fou. N'être rien et être tout à la fois, dans des mouvement si brusques, déforme l'esprit. Chaque pensée est l'ombre d'un objet en mouvement projeté par une flamme qui elle même danse hasardeusement.
Calème s'envole aussi brusquement qu'il a chuté... tiré cette fois vers le haut par des fils de marionnette... puis retombe doucement. Enfin, le voilà maître de lui même. Il se souvient d'un parcours bref mais complexe qui doit être le sien. Guidé par la musique qui vire encore, loin, il rejoue sa propre vie.
Le travail de comédien exige qu'on puisse jouer tous les rôles, paraît-il. Y compris celui de son père qui le méprisait, de ses frères qui le battaient. Le rôle de ses amantes, le rôle d'une naine, le rôle d'une aristocrate et de son chat, le rôle d'un être sans visage, le rôle d'une dévoreuse d'insecte, le rôle d'une petite acrobate en fil de fer, le rôle d'une amoureuse rebelle, le rôle d'une enfant des rues plus complète que lui, le rôle des passants et même le rôle de celui qui n'en a aucun.
Dans un rêve le passage du temps n'est jamais cohérent, il a une densité lourde qui nous pousse tout au fond de nous même. Les frasques s'étirent... s'effilochent.La force qui maintient les images en place s'amenuise. Le fil de la musique se perd. La Grâce s'étiole. Même les rideaux se défont, la coulée rouge qu'ils formaient est à présent sèche, froide et terreuse.
Calème souriait dans son sommeil forcé. Jusqu'à ce que son corps se contracte, que ses yeux se révulsent derrière ses paupières, que sa bouche se torde dans une grimace sinistre et que le cœur s'arrête.
Ce n'est pas un garçon trop souvent battu qui s'éteint, c'est un tout un théâtre muet qui disparaît trop tôt et inutilement.
Calème est un gâchis.
La chute est brusque... la perspective du vide est moins effrayante que la perte de contrôle. A vrai dire on a pas réellement le temps d'être surpris. Le cœur se révulse... menace de lâcher.
Calème n'a pas réellement le temps de se rendre compte qu'une liane est attaché à sa cheville et qu'elle le rattrape dans sa chute. Il ne remarque que le mur solide vers lequel il est projeté par effet de balancier. Le noir et la douleur se confondent... le rideau qui tombe sur cette scène a une qualité liquide. Il est rouge... sombre et ferreux.
Il y a un long flottement, Calème sait qu'il rêve. Il perçoit une douleur sourde à la frontière de sa conscience, à peine un papillon qui cogne sur une fenêtre. Quelque chose de poignant qui écrase sa pensée, la distord... il ne reste déjà plus rien de lui.
Nu sur une scène étrangère et familière à la fois il tente, encore, de jouer son propre rôle. Il porte le masque de son visage. Droit, raide comme dans les exercices de Therod il toise un public ombrageux composé de silhouette qui le narguent. Son petit cœur est broyé par la frustration bizarre de chercher en soi quelque chose qu'on ne peut atteindre.
Encore inanimé il est forcé de subir le mur de présences informes qui lui rappellent péniblement sa propre inconsistance. Il attend un signal... une impulsion, de l'inspiration... de l'émotion ! N'importe quoi... un rythme... des notes. Une voix...
Sans Grâce il n'y a guère de vie. Mais avec juste un peu de cette musique profonde et ancienne qui jaillit de son inconscient ( https://www.youtube.com/watch?v=GKQvujyAplU ) il réapprend le mouvement.
D'abord le mouvement puis la vie. Et en transition : le rire. D'abord doux et merveilleux il chute sur lui même et finit presque fou. N'être rien et être tout à la fois, dans des mouvement si brusques, déforme l'esprit. Chaque pensée est l'ombre d'un objet en mouvement projeté par une flamme qui elle même danse hasardeusement.
Calème s'envole aussi brusquement qu'il a chuté... tiré cette fois vers le haut par des fils de marionnette... puis retombe doucement. Enfin, le voilà maître de lui même. Il se souvient d'un parcours bref mais complexe qui doit être le sien. Guidé par la musique qui vire encore, loin, il rejoue sa propre vie.
Le travail de comédien exige qu'on puisse jouer tous les rôles, paraît-il. Y compris celui de son père qui le méprisait, de ses frères qui le battaient. Le rôle de ses amantes, le rôle d'une naine, le rôle d'une aristocrate et de son chat, le rôle d'un être sans visage, le rôle d'une dévoreuse d'insecte, le rôle d'une petite acrobate en fil de fer, le rôle d'une amoureuse rebelle, le rôle d'une enfant des rues plus complète que lui, le rôle des passants et même le rôle de celui qui n'en a aucun.
Dans un rêve le passage du temps n'est jamais cohérent, il a une densité lourde qui nous pousse tout au fond de nous même. Les frasques s'étirent... s'effilochent.La force qui maintient les images en place s'amenuise. Le fil de la musique se perd. La Grâce s'étiole. Même les rideaux se défont, la coulée rouge qu'ils formaient est à présent sèche, froide et terreuse.
Calème souriait dans son sommeil forcé. Jusqu'à ce que son corps se contracte, que ses yeux se révulsent derrière ses paupières, que sa bouche se torde dans une grimace sinistre et que le cœur s'arrête.
Ce n'est pas un garçon trop souvent battu qui s'éteint, c'est un tout un théâtre muet qui disparaît trop tôt et inutilement.
Calème est un gâchis.
Calème- Messages : 6
Date d'inscription : 06/10/2010
Re: (Histoire) Un dernier rêve
Elle regardait l'épitaphe d'une tombe perdue au milieu des autres du cimetière de Goldshire.
"Ci-gît Calème,
un sale gosse qui a refusé de vivre"
La naine soupira puis s'en fut.
"Ci-gît Calème,
un sale gosse qui a refusé de vivre"
La naine soupira puis s'en fut.
Shimmÿ- Gardienne de l'Eclat
- Messages : 364
Date d'inscription : 25/07/2010
Age : 39
Localisation : A la taverne, de préférence
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