[Ikaela] Guerrière du désert...

Vêtu de ses habits les plus sobre, encagoulée et masquée, Eryka descendit dans les geoles pour rejoindre sa nouvelle invitée. D'une attitude calme et posée, tout ses gestes étaient effectués avec une extrême lenteur, prenant même quelques instants de pause pour contempler en silence l'humaine qui résidait assise, les yeux clos, la respiration lente.

D'un rapide coup d'œil, l'Elfe constata que ses jambes n'avaient pas été attachées. Quel était donc l'imbécile qui avait oublié ce détail des plus cruciale ?
Négligemment, elle lança une gourde d'eau à ses pieds, attendant, les bras croisés, qu'elle réagisse. Ce ne fut pas le cas. La longue apathie dans laquelle sa captive s'était plongée durait avec une crédibilité déconcertante.

Elle tenta dans un premier temps d'attirer son attention.

"Toi comme moi sachons pertinemment ce qu'il va se passer maintenant ... tu sais aussi que techniquement, il y a trois fin possible.
-Premier cas, tu réussis à t'évader d'ici. Même si cette solution est surement la moins envisageable de toutes, je la garde de côté au cas où. Mais... sache que tu auras surement quelques difficultés sur ton chemin pour y parvenir.
-Deuxième cas... tu t'évites de pénibles douleurs, tu réponds convenablement et sans détour à l'ensemble de mes questions, et tu sortiras d'ici sans aucun mal.
-Troisième cas... tu devras accepter l'idée que tout corps et tout esprit ont ses limites. Mais dans les 3 cas, tu auras besoin de cette eau. Bois !"

Préparée au piège, Eryka décida néanmoins de s'approcher de la jeune femme en plaçant une aiguille empoisonnée entre son majeur et son index. Elle s'approcha, posa sa main armée près de sa nuque, et de son autre main, dé-bouchonna la gourde avant de tenter d'en verser le contenu entre les lèvres d'Ikaela.

Comme elle l'avait prévue, l'humaine n'était pas aussi affaiblie qu'elle le laissait penser. Comme elle l'avait prévue, elle tenta de la repousser de ses pieds non enchainées. Mais ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est la vitesse à laquelle elle allait opérer.
Trop agile pour le mouvement de sa main, trop rapide pour tenter d'esquiver, Ikaela percuta le ventre de sa tortionnaire, la projetant contre le mur opposée avant qu'elle ne s'écroule au sol. (Je souligne le magnifique Rand 100 d'Ika... merdeuse...)

Gardant son calme ... Eryka se redressa doucement, dardant son regard sur la rebelle qui la fixait avec une intensité mauvaise.

"Je ne suis pas de mauvaise grâce. Les choix s'offrent à nouveau à toi, et je ne saurais mieux te conseiller d'opter pour le second."

Toujours aucune réaction.
L'humaine restait éternellement muette, et l'observait même comme si elle n'entendait rien de ce qu'elle lui disait.
Une aiguille fila droit vers son cou, se planta à la base et le poison dont laquelle elle était imbibé s'insinua bien rapidement dans ses veines, la plongeant dans un sommeil profond.

Eryka en profita alors pour corriger les erreurs commises. Lui attachant les pieds dans un premier temps, puis la soulevant pour venir attacher ses poignets à des chaines plus haute pour suspendre l'humain à ses dernières.
Une fois fait, Eryka s'empara du visage de la guerrière entre sa main gauche et la gifla à plusieurs reprise de l'autre, plaquant sa tête contre le mur derrière dès que ses yeux commencèrent à bouger.

"Tu ne veux toujours pas prendre en considération mes propositions ? Elles étaient honnête pourtant..."

Pas de réaction...
Elle manipula son visage, la contemplant comme un animal, la forçant même à ouvrir la bouche en enfonçant ses doigts dans ses joues assez fortement. Non ... sa langue était toujours là. Alors quoi ? Muette ? Où peut-être ne comprenait elle seulement pas sa langue ...?

Tant pis.
Eryka la relâcha, se déplaçant vers la petite table en bois moisis qui trainant dans un coin de la cellule. Elle sortit de son sac une petite sacoche fermée par une boucle qu'elle défit avec lenteur, avant de dérouler le cuir. Sous les yeux stupéfaits d'Ikaela, une série d'instrument en tout genre apparut. Aiguilles, ciseaux, couteau, mais aussi certains dont elle n'arrivait pas à définir l'utilité... pas encore.

Le choix d'Eryka se porta rapidement sur une très longue aiguille, fine. La simple évocation muette de ce qu'elle pourrait faire avec cet objet délia la langue de la fillette.

"Ish'aar .... les'te eden'arh ... derra..."

Évidemment... une autre langue. Un long soupir s'échappa discrètement des lèvres de l'Elfe. Elle la contempla un long moment.
La séance devra reprendre plus tard... mais pas sans lui laisser un petit souvenir, un avant goût de ce qu'il se prépare pour elle.
L'aiguille se planta avec une lenteur extrême dans le creux de sa hanche. S'enfonçant dans une importante longueur.
Un délicieux cris de douleur lié à la stupeur et augmenté par le fait qu'Eryka l'empêchait de voir ce qu'elle faisait, s'échappa des lèvres de l'humaine.

Il lui fallait de quoi traduire... pour ce soir, c'était suspendue.

"C'est celle d'Uldaman ?"

La voix d'Aenethia résonna dans le long couloir de pierre suintant l'humidité qui courait dans une pénombre quasi partielle si l'on omettait les quelques torches disséminées le long de ce dernier. Eryka lui avait demandé de l'accompagner pour son interrogatoire en lui précisant bien qu'elle ne venait en ce lieu pour une seule et unique chose : traduire. En sommes, chacun faisait son boulot. L'archéologue ne se fit pas contraire.

Eryka se contenta de hocher la tête en guise de réponse tandis que les deux Elfes observaient l'humaine assise au sol, enchainée.
Tintement métallique, le verrou saute, la grille s'ouvre, puis se referme, nouveau bruit du mécanisme de verrou et à nouveau un tintement métallique.

Dans la pièce, la gourde laissée la veille git dans un coin, son contenu renversé. Personne n'y prêta attention. Ce qui intéressait Eryka maintenant, c'était de faire parler la guerrière afin que sa comparse identifie la langue et puisse traduire correctement.

Comme le jour d'avant, Ikaela resta muette, et comme elle l'avait déjà fait, la Silhouette du la contraindre à prononcer ses premiers mots. Dans un premier temps, elle la suspendue à nouveau sur les chaînes plus haute, avant de la déshabiller, mettant sa poitrine à nue. L'humiliation infligée eut un bref instant l'effet escompté. Ses yeux dardèrent toute sa haine et sa colère vers Eryka, sa mâchoire se serra, mais toujours aucun son ne sortit d'entre ses lèvres. L'Elfe finit par saisir sa prisonnière par la gorge, la repoussant brusquement contre le mur, puis son index de sa main libre retrouva la position exact de la blessure infligée par l'aiguille, pressant sur cette dernière.

Un cris de douleur et ... enfin... un murmure.

"Ele'ssarh'..."

Aenathia traduisit aussitôt : "Je meurs..."

Elle refusait de boire oui. Elle préférait se laisser mourir ainsi plutôt que de subir la moindre torture encourant le risque de parler, par fierté, par honneur. Savait-elle seulement que la souffrance qu'un être humain subit en mourant de soif pouvait égaler les tortures infligées ?

Elle avait parlé, Eryka pouvait commencer à travailler.
S'emparant d'aiguille très fine, la tortionnaire attrapa brusquement la main gauche de sa victime et inserra lentement une première juste sous l'ongle de son index. La douleur fut immédiate, intense et surtout très longue. Les paroles s'agitèrent dans sa gorge, entrecoupés de gémissement de souffrance. Rien de bien utile.

"Chaque fois que tu refuseras de boire, j'en rajoute une..."

Elle refusa. Une seconde suivit, plus profonde, plus douloureuse...
Toute volonté à ses limites, elle accepta l'offrande d'une nouvelle gourde d'eau, buvant de longues gorgées. Et sa langue se délia... rapidement, brusquement, elle répondit à toutes les questions, sans hésiter, sans rechigner ou peut-être une fois seulement... une fois de trop, une troisième aiguille avait rejoins ses camarades.

Les questions fusaient, Ikaela s'épuisait. La séance fut à nouveau suspendue lorsque l'humaine fut au bord de l'épuisement...