(SCENE 26) Rencontre avec les Verts.

(HRP cette scène se déroule en parallèle de la scène ==> [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])

Quelques jours plus tard, deux sombres silhouettes marchaient sous une pluie battante en direction du Gel. L'une soutenait l'autre. Elloth avait sortit Dérélicte de son lit malgré la fièvre qu'elle avait attrapé ces derniers jours. Une maladie regrettable et soudaine. La siamoise suivit par son chat aussi mal en point qu'elle, grommelait. C'était bien le moment de tomber malade alors que le vol des dragons verts venait de découvrir l'existence et les intentions de la guilde du Masque...

Les dragons s'étaient servis de Lindorel Chanteplume pour y parvenir (Cf. ==>[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]). Après qu'elle eut attiré l'attention du vol vert suite au trafique des écailles de leurs semblables, les dragons avaient sondé sans ménagement ses rêves et y avaient découvert la présence du Masque. Ils avaient également trouvé le nom de Khalal, que l'elfe aimait secrètement. Ils avaient fini par comprendre que l'ancien pilier des songes n'était pas mort à Uldum (cf. ==>[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]). Khaelrys / Khalal avait trahis. Lindorel était morte suite à la violence de cette fouille mentale. Dérélicte en avait passé une nuit à pleurer.

Quelques pars, un dragon plissait les yeux...
Khaelrys...
Voilà donc ce qu'étaient devenues les cartes et le Spectateur qui avaient disparus du temple secret de Maezel. L'histoire recommençait, Khalal avait trahis. Mais qui était cette "siamoise"... ?
Pour la troisième fois, une conspiration contre l'ordre décidé par les Titans avait été montée pour libérer l'Assemblage des rêves. Les dragons n'en savaient pas grand chose... pas encore. Quelques noms à peine. A quel point la guilde s'était-elle développé ? Depuis quand ? L'enquête était en cours et n'allait pas leur prendre très longtemps : les piliers et leur chef, Ceirval (cf. ==> [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]) avaient été décimés. Eileen, l'enfant désignée pour porter la Flamme qu'ils avaient retrouvé dans l'espoir de reformer le Concile d’émeraude, avait disparue. Le temple d'Uldum, d'Uldaman et Givrevent avait été pillés (cf. ==> [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])... Le corps maudit du roi Vrykul restait introuvable.

Le temps manquait.
Les "verts" allaient très vite remonter la piste et comprendre l'ampleur du travail déjà accomplit. Il fallait agir. Elloth n'avait pas eu à argumenter longtemps. La situation urgente nécessitait un soutient hors du commun pour se défendre contre des adversaires surpuissants. Les deux elfes avaient convenus qu'il était préférable de demander l'aide... du Masque.

Une fois au Gel, Dérélicte prit place en grelottant pour que Maezel se serve de son âme pour communiquer avec ses enfants par le biais des lucioles (cf. ==> [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]). Elloth prit l'archet, ferma les yeux et joua les premières notes...

Plus tard, Elloth ressortit seule et inquiète. Pressée, même. La discussion entre l'Acolyte et le Masque avait duré longtemps. Dérélicte s'était effondrée dés que le lien du violon noir avait été coupé. Épuisée, assommée par l'effort et la maladie passagère qui lui faisait tourner la tête, la siamoise avait été impossible à réveiller. Elloth s'élança hors du Gel et convoqua au nom du Masque la guilde à se rendre à la Maison mère. En l'absence temporaire de sa Chimère, elle se devait de transmettre la parole qu'elle avait reçus et de mettre au courant la guilde des profonds changement qui allaient arriver.

Elloth ne le savait pas encore.
Une nouvelle ère et un nouveau combat venait tout juste de commencer...

Comme souvent, tout avait commencé par une soirée des plus ordinaires, ou presque. Hormis Mordred qui avait fini en prison suite à quelques altercations qui semblaient constituer le pain quotidien du géant, tout le monde semblait vaquer normalement à ses occupations. L'Ephémère à ses basses besognes, et l'Eclat à ses conspirations... Tous, hormis Eryka, qui elle, prenait un repos bien mérité dans la retraite de Dérélicte en Orneval, pour y préparer le déménagement de la guilde dans le but de s'installer à Hurlevent avec les deux fillettes, une décision commune prise quelques jours plus tôt.

Ce fut elle qui vint à troubler le calme de cette soirée lorsqu'elle intima subitement à Aschmédaï l'ordre de lui ouvrir un portail d'invocation dans les plus brefs délais. Alarmé par le ton pressant et inhabituel de son ami, le rouquin obtempéra, assisté de Khalal et de la métamorphe que tous deux étaient justement en train d'auditionner, Mara Fall.

Ce ne fut pas Eryka qui apparut sous leurs yeux ébahis mais les deux gamines dont elle avait la charge, sa fille Eileen et la jeune Leeha, toutes deux porteuses de Flammes [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. De l'elfe, aucune trace... Jusqu'à la brusque coupure de ses pensées via les lucioles, celle d'Eryka ayant probablement trouvé une fin funeste. Les fillettes étaient en pleurs, et dans un élan de tendresse inhabituel, Treize lui-même entreprit de sécher leurs larmes pour apprendre de quoi il retournait, sous les regards dubitatifs de ses deux compagnons.

Elles lui expliquèrent que des gens d'origines disparates, elfes de la nuit, elfes de sang et humains, étaient entrés dans la maison qu'elles occupaient, et qu'Eryka leur avait alors ordonné très calmement de franchir le portail qu'Aschmédaï avait fait apparaître à sa demande. Juste avant qu'elles ne parviennent à fuir de la sorte, Eryka avait confié à Eileen sa carte, à destination de Treize, ce qui résonnait comme un appel à l'aide et un moyen de protéger l'artefact pour éviter qu'il ne soit dérobé.

Le meneur de l'Ephémère ordonna donc à chacun de se mettre immédiatement en route vers Orneval. Avec son enthousiasme coutumier, Shimmÿ prit aussitôt les devants, vite rejointe par Nolmë et Ludmilla. Là, ils eurent tout juste le temps de découvrir la résidence secondaire de la Siamoise dévastée par les traces d'un récent combat, que déjà un mystérieux elfe s'engouffrait dans un portail vers une destination inconnue, laissant derrière lui un humain foncièrement hostile qui se fit un devoir d'apostropher haineusement les nouvelles arrivantes.

Ce fut lorsque Khalal - flanqué de Mara qu'il s'était résigné à embarquer dans cette aventure - rejoignit finalement le groupe après avoir mis les fillettes en sécurité que l'homme cessa les menaces pour passer à l'acte. Brandissant son arbalète, il tira à vue sur le druide, bien décidé à l'abattre. La bataille s'engagea, le chat échauffé le plaqua au sol, mais un gros rapace jusqu'alors dissimulé dans l'ombre du plafond mena la vie dure aux fidèles de Maezel, malgré l'arrivée tardive en renforts d'Aschmédaï. Finalement, Nolmë réduisit le serviteur en cendres, avant que Ludmilla ne fasse de même avec le vautour.

Rejoints par Llyah et Elloth, le groupe se retrouva presque au complet, Dérélicte étant restée en arrière pour négocier la libération de Mordred auprès de la garde Hurleventoise. Ils fouillèrent la maison et ses environs, dans le vain espoir de retrouver Eryka cachée sous un meuble ; mais hormis de nombreuses traces de lutte et de sang, les cadavres des serviteurs, ils ne découvrirent qu'une plume de griffon piétinée dans la boue et une bague que leur amie portait en pendentif : rien n'attestait que l'elfe fut encore en vie...

Après avoir longuement débattu, et mis à contribution l'expertise arcanique d'Elloth, ils convinrent du fait que le portail que certains d'entre eux avaient entraperçu en arrivant menait vers les Royaumes de l'Est, et Mara suggéra que la plume de griffon provenait plus précisément de la région des Hinterlands. Khalal admit qu'il existait là bas un lieu nommé Séradane, qui n'était autre qu'un ancien portail vers le Rêve ; nantis de ce seul indice, ils se mirent en route à grand renfort de portail et de montures volantes. Une surprise de taille les attendait néanmoins, car Seradane dans son entièreté était recouvert d'un gigantesque dôme d'Onyre impénétrable, si bien qu'ils furent forcés de mettre pied à terre devant le seul accès terrestre qui menait à l'antique sanctuaire : un vieux pont de bois vermoulu.


Et devant celui-ci les attendait les gardiennes tutélaires de l'endroit, quoique tutélaires était peut-être un bien grand mot ; Aennor et Azenor Brillelune, deux jeunes druidesses pas très dégourdies, n'étaient entrées en faction que la veille, et n'avaient qu'une idée très vague des prérogatives incombant à leur tâche de gardiennes. Au terme d'une discussion houleuse dans laquelle Shimmÿ se montra très égale à elle même, elles convinrent que leur rôle était de garder l'entrée, et qu'en tant de tel, elles se devaient d'avertir ceux qui tentaient de passer, mais qu'on ne leur avait pas demander explicitement de les arrêter. Aussi, mues par la curiosité, elles acceptèrent contre toute attente de faire usage de leurs pouvoirs et des médaillons qu'elles portaient pour ouvrir une porte dans le dôme.


Les deux sentinelles gratifièrent toutefois les enfants du Masque d'un dernier avertissement aux accents prophétiques : les règles de la réalité ne s'appliquaient plus passés le seuil du rêve, et pour retrouver leur amie et survivre à cette épreuve, il leur faudrait se fier à leurs seuls instincts. Ne sachant pas trop à quoi ils devaient s'attendre, ils pénétrèrent en Seradane en restant sur leurs gardes... Les dragons qu'ils y rencontrèrent semblèrent ne pas avoir conscience de leur présence, car ils étaient concentrés sur la réalité. En revanche, ils durent également composer avec d'étranges apparitions désincarnées et dépourvues de visage, qui passaient près d'eux sans vraiment s'arrêter... Leur présence les mit étrangement mal à l'aise.

Apparut alors une vision de Ludmilla et d'Aschmédaï quelques années plus tôt. Les deux jeunes gens se jetèrent l'un sur l'autre pour s'embrasser sous les yeux de l'assemblée avant d'aller disparaître dans un coin plus calme, ce qui ne manqua pas d'arracher son lot de protestations offusquées au démoniste roux. S'ensuivit une vision appartenant à Elloth, au cours de laquelle elle intronisait les Flammes ; la Bien née l'accueillit avec une certaine indifférence, plus fascinée par le phénomène en lui même que par ce qu'il montrait.

Ce furent les visions suivantes qui bousculèrent grandement tout ce que d'aucuns tenaient pour acquis. La troisième appartenait à Khalal... Ce dernier revit la mort de sa sœur telle qu'il l'avait vécu, exécutée par un dragon du cauchemar, et ce souvenir qu'il avait désespérément cherché à occulter tout ce temps l'emplit à la fois de colère et de chagrin. Mais alors que le chef de l'Ephémère était livré à ses propres démons, la vision se poursuivit... Et ce fut pour découvrir avec stupeur que la gamine n'était pas morte. Le dragon assassin n'était qu'une illusion envoyée par Ceirval, l'ancien maître de Khalal. Le perfide effaça alors la mémoire de la jeune elfette, qui se vit octroyer une nouvelle vie, une vie où on la connaitrait sous le nom de... Dérélicte.

Abasourdis par cette révélation, les deux principaux concernés sombrèrent dans une apathie bien compréhensible. Mais déjà Shimmÿ et Nolmë se remettaient en route, et ceux restés derrière tentèrent vainement de pousser leurs compagnons abattus en leur rappelant une partie des consignes des deux gardiennes : rester groupés quoi qu'il arrive. Trop dépitée, Dérélicte ne les entendit même pas, tandis que Khalal, très en colère, menaça de s'en prendre à Aschmédaï qui tentait de le remettre debout.

Alors, deux silhouettes sans visage les attaquèrent sans crier gare. Pris par surprise, ils se défendirent brutalement et efficacement, se débarrassant de leurs adversaires désincarnés avant de convenir bon gré mal gré qu'il leur fallait rejoindre les autres. Et cela s'avéra être un choix judicieux, car si Shimmÿ avait fondu en larmes devant les visions de son propre passé dans lequel s'incarnait ses ancêtres Barbe de Bronze massacrés par le clan Sombrefer, Nolmë, elle, décida de renier celles-ci, ce qui lui valut à elle aussi l'ire des mystérieux habitants de cet endroit onirique.


Au terme de cette seconde bataille, le groupe, désormais méfiant et las, se reconcentra sur sa tâche première : trouver Eryka. Avant d'y parvenir, ils durent affronter une ultime vision, celle de Llyah, qui assista pour la seconde fois au supplice de sa sœur agonisante, et qui, en dépit des supplications de son mari, réfuta elle aussi tout ce que cette vision pouvait lui inspirer. Comme cela était prévisible, les sentinelles sans visage, interloquées par l'absence apparente d'émotions de la jeune femme, finirent par l'attaquer à son tour. Un nouveau combat s'ensuivit au terme duquel Dérélicte, folle de rage, porta un coup vicieux à l'un des agresseurs fantomatiques, tandis que Ludmilla faisait purement et simplement exploser la dernière apparition.

Arrivés au bout du sentier formé par leurs rêves, guidés par l'apparition de Mara Fall, ils eurent le sentiment qu'ils touchaient au but, et cette sensation fut confortée lorsqu'ils aperçurent leur amie, prisonnière d'un carcan d'épaisses racines sorties du sol. Hélas, un ultime et formidable adversaire se dressa entre les enfants du Masque et Eryka : une silhouette humaine menaçante, qui n'était autre que le dragon Loriastraz. Arraché à sa contemplation de la réalité par la sensation d'intrus arpentant son monde onirique, la créature s'interposa, brisant le rêve dans lequel ils étaient tous plongés jusqu'alors de son pouvoir inimaginable. Puis il reprit sa forme de dragon, balayant les chétifs mortels qui lui faisaient face de son terrible souffle. La résistance que lui opposèrent les compagnons eut à peu près autant de consistance que peut en avoir un fétu de paille face au souffle d'une tornade, et même Nolmë et Khalal, particulièrement offensifs, ne parvinrent pas à porter le moindre coup ; aussi, alors qu'il contemplait ses adversaires dont la plupart gisait déjà à terre, le dragon exigea-t-il que l'on lui remette les deux enfants qui avaient échappé au Vol Vert de par la folle geste d'Eryka. Et comme si cela ne suffisait pas, un second dragon vint s'interposer entre le groupe et Eryka, bien décidé à parer à toute éventualité.

Ce fut à cet instant où tout semblait désespéré que la voix de Maezel se manifesta auprès de ses enfants, venant leur intimer quelques mots d'espoir en cette heure sombre. Bien que distante, car son pouvoir était encore loin d'être restauré, il leur annonça qu'ils courraient à leur perte s'ils ne se résignaient pas à employer le seul instrument capable de repousser Loriastraz et ses consorts.


Aussi tous ceux qui étaient encore en état de tenir debout convinrent-ils d'un plan. Sous couvert d'aller chercher les deux enfants dont le dragon exigeait la présence, Elloth ouvrit un portail que Loriastraz la laissa emprunter, se contentant de maintenir l'effet de terreur qu'il exerçait sur les autres. Puis ils invoquèrent de nouveau la Bien-Née par le biais d'un des portails d'Aschmédaï... Mais au lieu de voir apparaître les deux enfants, le dragon vit Elloth brandir un curieux sceptre [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dont il ne comprit la réelle nature que trop tard, lorsqu'elle invoqua la magie de l'Onyre pour le renvoyer dans le rêve, avec son comparse Draconique, et y figer le temps...

Les compagnons profitèrent de cette occasion désespérée pour délivrer Eryka, et fuirent sans demander leur reste, Aschmédaï poussant Elloth dans le portail de Nolmë sans lui demander son avis. Hormis quelques brulures plus ou moins graves et autant de blessures à l'égo, les enfants de Maezel pouvaient se réjouir de la victoire inattendue de ce soir, car en plus d'avoir sauvé Eryka des griffes du Vol Vert, ils avaient maintenant pris conscience qu'ils disposaient d'armes que même leurs ennemis d'apparence invincible craignaient et redoutaient... Mais comme disait le dicton, ils ne venaient jamais que de remporter une bataille, et certainement pas la guerre.

- EVENT TERMINÉ ! -